Noël Le Graët apparaît de plus en plus isolé. Le président de la Fédération Française de Football est en effet l’un des rares dirigeants européens à ne pas s’être opposé au projet de la Fifa d’organiser la Coupe du monde tous les deux ans. « Personnellement, je ne suis pas contre, mais je ne donne pas non plus un blanc-seing », a-t-il ainsi récemment confié, allant donc, une nouvelle fois, à contre-courant.
Et Noël Le Graët ne va pas seulement contre l’opinion de ses collègues européens, qui se sont prononcés de manière quasi unanime contre le projet porté par Gianni Infantino, le président de la Fifa, et Arsène Wenger.
L’ancien maire de Guingamp va également contre l’avis de ses propres joueurs comme en témoigne la prise de parole forte de Kylian Mbappé.
Interrogé en marge des Golden Globe Awards, l’attaquant de l’équipe de France s’est dit résolument opposé à l’organisation de la Coupe du monde de football tous les deux ans.
« La Coupe du monde est un événement spécial car elle a lieu tous les quatre ans. La jouer tous les deux ans rendrait cette compétition normale, ce qui ne doit pas être le cas. C’est quelque chose d’incroyable. C’est un événement que vous n’allez peut-être jouer qu’une fois dans votre vie », a-t-il ainsi lancé, craignant pour la santé des joueurs : « On joue déjà 60 matches par an. L’Euro, la Coupe du monde, la Ligue des nations… Nous aimons jouer mais c’est trop. On doit pouvoir récupérer, faire des pauses. Si les gens veulent de la qualité, de l’émotion, des beaux matchs, on doit respecter la santé des joueurs », rapporte Football.
Le dirigeant breton avait expliqué sa position en pensant aux autres continents et en particulier à l’Afrique. « Ne pas regarder ce projet de près serait une erreur. Je comprends que les autres pays soient fâchés que l’Europe ait organisé une compétition nouvelle (La Ligue des nations), qui les empêche de pouvoir jouer des matches amicaux contre les Européens, a-t-il justifié. On ne peut pas ignorer les autres parties du monde. Les pays riches trouvent toujours des compétitions pour jouer entre eux. J’ai écouté la plaidoirie de l’Afrique du Sud et du Maroc qui expliquaient leurs difficultés à trouver des matches amicaux parce que l’Europe a bloqué toutes les dates.»