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La Casa de Papel, saison 4, victime du syndrome Prison Break ?

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Entre Nairobi dans un état critique, Lisbonne prisonnière, un professeur déboussolé et la guerre enclenchée par nos braqueurs, la saison 3 de La Casa de Papel s’achevait dans le chaos le plus total. Il fallait maintenant à la saison 4 de tenir ses promesses en faisant attention de ne pas tomber dans sa propre caricature.

Le temps de laisser au récapitulatif de Netflix le soin de nous rappeler qui, quoi, où, comment et pourquoi et La Casa de Papel saison 4 reprend les choses là où la saison 3 les avait laissés. Et on ne peut pas dire que la situation fasse rêver avec une équipe à fleur de peau qui vient de perdre un membre et risque d’en perdre un second. Forcément, dans ce contexte autant dire que chaque personnage se transforme en bombe à retardement et que la situation ne va pas aller en s’améliorant.

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S’il faut reconnaître une qualité à la série d’Álex Pina, c’est son rythme. Il se passe constamment quelque chose à l’écran qui nous maintient scotchés sur notre canapé (ou fauteuil selon les préférences). De la même manière que Prison Break ou 24 Heures chrono avant lui, le show prend bien soin d’avoir toujours des munitions au cas où la pression menacerait de redescendre, notamment en employant une technique vieille comme le monde du petit écran : le fameux cliffhanger de fin d’épisode. Résultat : on les enchaîne tels des boulimiques et on arrive à la fin de cette fournée de 8 épisodes sans avoir vu le temps passé. Dire que La Casa de Papel est à conseiller en période de confinement tient de l’euphémisme.

La Casa De Papel Season 4.

D’autant que cette suite multiplie les moments d’émotions et d’action pour nous rapprocher toujours plus des protagonistes, dont certains prennent enfin de l’épaisseur à l’image de Marseille, encore trop peu présent, mais avec tout un fort potentiel à exploiter. Et quand il s’agit de nous faire aimer ou haïr un personnage, cette saison 4 n’y va pas avec le dos de la cuillère.

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La Casa de Papel commence à s’écrouler

Sur le papier, cette quatrième fournée de La Casa de Papel a tout pour satisfaire les fans et lorsqu’on regarde tout ça d’une traite, elle y parvient. Mais il suffit de prendre un peu de recul pour y voir des failles grosses comme la banque d’Espagne et la comparaison avec Prison Break prend alors tout son sens.

Avant de continuer, il faut rappeler deux choses. Premièrement, la série n’a pas été conçue à l’origine pour avoir plusieurs saisons. Son créateur l’avait imaginé comme une histoire en deux parties (renommées saison 1 et 2 à son arrivée sur Netflix). La suite n’est que l’offre créee face à la demande. Ensuite, Prison Break en son temps s’était laissé prendre à son propre jeu en répétant le schéma qui avait fait son succès d’origine jusqu’à devenir sa propre caricature bien fade.

La Casa De Papel Season 4.
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Ces deux points posés, le lien entre les deux séries prend tout son sens : la saison 4 de la Casa de Papel est tombée dans le même piège en forçant ses qualités jusqu’à les transformer en défauts. Il est étonnant de constater combien ces huit nouveaux épisodes auront déconstruits ce que le show avait eu temps de mal à bâtir à commencer par sa tension omniprésente. Alors qu’elle découlait naturellement de l’intrigue précédemment, elle est ici forcée, rechargée à coup de retournements de situation de plus en plus factices et incohérents. Le deus ex machina, déjà bien présent, devient désormais la norme et là où on s’inquiétait auparavant pour notre petite bande, on s’amuse dorénavant de savoir quelle crise caractérielle sortie de nulle part viendra recharger la machine à intrigues aléatoires. Sans compter des flashbacks devenus bien inutiles, si ce n’est pour profiter un peu plus de Berlin.

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Parce que ne nous le cachons pas, le plus gros problème de cette quatrième saison vient de l’écriture des personnages. Ces derniers ont toujours bénéficié d’une caractérisation simpliste pour un besoin compréhensible d’identification. Sauf que là, ces traits sont également poussés à l’extrême ou, au contraire, totalement pris à contre-pied en oubliant toute logique. Qui pense que l’éternelle rebelle et impulsive Tokyo ferait un bon chef ? Personne. Jamais. Mais quand le scénario a besoin, il prend. Surtout qu’au lieu de mettre en avant les qualités de certains, la série préfère appuyer les défauts des autres, à l’extrême. Déjà détestable, Arturo franchit encore un palier. Palerme ? Un couteau suisse dont on peut se servir pour le moindre twist. Sans parler de tous ces conflits amoureux qui transforment un braquage millimétré en cour d’école. C’est à se demander comment ces professionnels se débrouillaient avant leur rencontre avec Le Professeur.

L’avantage d’user de twists à foison en faisant fi très souvent de cohérence, c’est qu’on serait bien incapable d’anticiper les événements de la saison 5 (qui aura lieu, peu de doute à ce sujet). Il convient toutefois de rappeler que personne n’a regardé la cinquième de Prison Break.

Avec Journal du Geek