La rupture entre la CEDEAO et les pays de l’AES ne semble pas être consommé pour certains. C’est le cas de l’ambassadeur Mohammed Louane Ghona qui a pris la parole le 30 septembre à Accra.
Le représentant résident de la CEDEAO est clair et maintient le cap. Selon lui, le dialogue avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger se poursuit malgré leur retrait officiel de l’organisation.
« Ils ont décidé de quitter l’organisation pour des raisons politiques. Mais nous continuons le dialogue avec eux, car il s’agit des intérêts de toute la région. L’Afrique de l’Ouest restera l’Afrique de l’Ouest », a déclaré le diplomate lors d’une rencontre à la capitale ghanéenne.

Les trois pays ont quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest le 29 janvier 2025. Un an jour pour jour après l’annonce de leur retrait en janvier 2024.
Ils reprochaient au bloc régional d’avoir trahi ses principes fondateurs et d’être trop proche de la France, l’ancienne puissance coloniale.
La rupture n’a pas été totale. Des consultations officielles ont eu lieu à Bamako le 23 mai dernier. Une première rencontre post-retrait entre les ministres des Affaires étrangères de l’AES et le président de la Commission de la CEDEAO, rapporte Studio Tamani. Les discussions ont porté sur la libre circulation des personnes et des biens. Sur la lutte contre le terrorisme aussi.
Bref, des sujets concrets. Les pays de l’Alliance des États du Sahel ont posé leurs conditions. Pas de négociations séparées. Ils souhaitent être traités comme un bloc unifié. La CEDEAO a accepté ce principe.
Entre les deux groupes, les échanges se poursuivent. Les économies restent imbriquées. Des millions de ressortissants de part et d’autre des frontières travaillent dans les pays voisins.
Les routes commerciales traversent toujours la région. La CEDEAO a élaboré un plan de contingence pour gérer cette nouvelle configuration.
Les trois pays du Sahel maintiennent qu’ils ne reviendront pas dans l’organisation. Ils construisent leurs propres structures régionales. Une banque de développement commune est en projet. Mais les portes du dialogue restent ouvertes sur des dossiers pratiques.