Les Sucreries africaines de Côte d’Ivoire fixent leurs ambitions dans la production de sucre pour 2025-2026.
La société annonce un objectif de 120 000 tonnes de sucre et 1 170 000 tonnes de cannes à broyer lors de la cérémonie du « Premier feu », qui marque le lancement officiel de la campagne sucrière. Un chiffre qui sonne comme un retour aux performances d’avant 2024, après une année marquée par des difficultés de production.
L’entreprise avait connu un fléchissement. Les campagnes précédentes ont souffert de maladies touchant les cultures et d’aléas climatiques qui ont pesé sur les rendements. Ouattara Marco, directeur technique agricole, l’explique sans détour : les conditions n’étaient pas favorables. Après évaluation, la SUCAF-CI estime pouvoir redresser la barre.

Entre 2021 et 2023, la société avait affiché une progression régulière, atteignant même un pic de plus de 120 000 tonnes.
En 2024, la chute a ramené tout le monde à la réalité. D’où cet objectif de reconquête, presque identique aux meilleurs scores passés. Le directeur général Anthony Ahiaba se dit confiant, estimant que la cohésion entre direction et personnel permettra d’atteindre, voire de dépasser, les cibles fixées.
Mais l’enjeu dépasse les seuls chiffres de production. Anthony Ahiaba insiste sur un point précis : le contrat-plan signé avec le gouvernement ivoirien arrive à échéance en décembre 2025.
« Nous espérons que l’État ivoirien renouvellera le contrat-plan afin de nous permettre d’améliorer nos performances et de préserver les emplois », déclare-t-il.
Ce contrat, conclu en 2021 selon l’Agence Ecofin, prévoyait des investissements de 71 milliards de francs CFA sur cinq ans pour la SUCAF-CI. Sans renouvellement, l’avenir de ces programmes d’investissement reste incertain.
Le secteur sucrier ivoirien vise l’autosuffisance. La consommation nationale tourne autour de 240 000 tonnes par an, tandis que la production locale reste en dessous de ce seuil.
Les deux principaux producteurs, SUCAF-CI et Sucrivoire, doivent combler cet écart. Enfin, le gouvernement maintient pour l’instant l’interdiction d’importer du sucre, une mesure qui protège la filière locale mais qui exige en contrepartie des résultats à la hauteur. La campagne 2025-2026 dira si les ambitions affichées se concrétisent.