Les faits remontent au mardi 29 septembre 2020. Vers 18h30, alors qu’il quitte son lieu de travail, Frank Goes, un entrepreneur belge est poignardé à mort, laissant derrière lui une femme et deux enfants, âgés de 24 et 31 ans aujourd’hui.
Moins de deux mois après les faits, un suspect est arrêté. Dylan Duby, un ex-joueur de football âgé à l’époque de 24 ans, reconnaît avoir reçu 10 000 euros “pour lui faire peur”. Une version à laquelle ne croient pas les proches de la victime.
“Pour faire peur à quelqu’un, on n’utilise pas un couteau, non ? On pense plutôt à un coup de poing. Et 10 000 euros pour cela ? Cela me semble beaucoup d’argent pour juste faire peur à quelqu’un”, explique Karin Goens la compagne de l’homme assassiné.
Deux mois plus tard, nouveau rebondissement dans l’enquête : suite aux aveux du suspect, plusieurs intermédiaires mais surtout le commanditaire présumé du meurtre sont identifiés et interpellés. Il s’agit d’un entrepreneur bruxellois concurrent.
Parmi les suspects, seul l’exécutant du meurtre, Dylan Duby, était encore en détention provisoire jusqu’il y a quelques jours. Depuis avril, il était autorisé à attendre la tenue du procès chez lui avec un bracelet électronique. La chambre des mises en accusation de Bruxelles vient de libérer le jeune homme de 26 ans, sous conditions. Une décision qui suscite l’incompréhension la plus totale de la famille de la victime.
Dans ses déclarations aux enquêteurs, l’auteur présumé a également reconnu qu’il a voulu passer à l’acte plus tôt et qu’il avait été placé un traceur sous le véhicule de Frank pour pouvoir le suivre plus facilement.
“Une semaine avant le meurtre, il l’attendait devant un restaurant dans le quartier. Ce à quoi il ne s’attendait pas, c’était que moi et les enfants soyons là aussi. C’était mon dîner d’anniversaire. Lorsque nous sommes sortis, un pneu était plat. On a cru à du vandalisme. Selon Duby, le pneu crevé était censé empêcher Frank de partir en voiture. Sauf qu’il n’a pas osé passer à l’acte car il y avait trop de monde. Tout cela montre que le crime a été bien préparé. Et pourtant, la chambre des mises en accusation estime qu’un tel individu peut rentrer chez lui avant le procès. Quel genre de message envoie la justice ? Que la vie de Frank ne valait rien ? Que tuer quelqu’un n’est pas grave ?”, déplore Karin Goens. “Que faut-il faire en Belgique pour qu’on vous garde en prison ?”, renchérit son fils.
Avec 7sur7