La promesse de Nicolas Sarkozy à Marine Le Pen

Nicolas Sarkozy

Crédit Photo : Radio France

Facebook
Twitter
WhatsApp

Nicolas Sarkozy a assuré à Marine Le Pen qu’il ne s’associerait pas à un éventuel « front républicain » contre le RN et plaidé pour un « rassemblement le plus large possible », « sans anathème », selon les extraits de son prochain livre publiés ce dimanche 7 décembre 2025 dans La Tribune.

Dans « Le Journal d’un prisonnier », le livre consacré à ses 20 jours de détention, en librairie mercredi, l’ex-chef de l’Etat rapporte un échange téléphonique avec Mme Le Pen.M. Sarkozy l’avait contactée après sa condamnation à cinq ans de prison au procès du financement libyen de sa campagne de 2007 pour la remercier d’avoir pris sa défense.

Au cours de l’échange, rapporte-t-il dans son livre, Mme Le Pen lui aurait dit : «  Votre voix porte sur l’électorat populaire, vous associerez-vous à un quelconque front républicain » lors de futures échéances électorales?

«  Ma réponse fut sans ambiguïté  : Non, et de surcroît je l’assumerai en prenant le moment venu une position publique sur le sujet », écrit l’ancien président. Plus loin dans l’ouvrage, il juge que « le chemin de reconstruction de la droite ne pourra passer que par l’esprit de rassemblement le plus large possible, sans exclusive et sans anathème ».

Pour le député du RN Jean-Philippe Tanguy, « la position de Nicolas Sarkozy est intéressante », car elle « démonte ce mythe du barrage républicain », « un barrage d’appareil qui consiste à garder des sièges et empêcher le Rassemblement national d’assurer une rupture politique »,a-t-il dit dimanche au grand Jury RTL-Public Sénat-Le Figaro-M6.

Selon lui, l’ex-président de la République, qui « incarne une forme de rupture politique », se souvient « qu’à l’époque, tous les coups étaient permis contre lui », comme c’est le cas, pour M. Tanguy, aujourd’hui contre le RN.

« Guère envie d’une discussion amicale »

Le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a dit pour sa part préférer « les positions politiques de Nicolas Sarkozy de 2007 que (celles) en 2025 », soulignant qu’à l’époque il « combattait le Rassemblement national, et par l’action et par des convictions, et par une fidélité (…) au mouvement de Jacques Chirac », qui refusait toute collusion « avec les extrêmes ».

Par ailleurs, dans son livre, M. Sarkozy a des mots acerbes à l’égard du président Emmanuel Macron, qu’il a rencontré peu avant son incarcération, le 21 octobre : «  Je n’avais rien à lui dire et n’avais guère envie d’une discussion amicale avec lui ».

« Depuis la funeste décision de dissoudre l’Assemblée nationale, nos relations s’étaient distendues (…) La méfiance s’était même installée à la suite du retrait de ma Légion d’honneur. (…) J’avais décidé en conséquence de tourner la page de notre amitié sans pour autant entrer dans une opposition systématique à sa politique », explique M. Sarkozy.

Au sujet de LR, l’ex-chef de l’État salue le caractère « courageux  » de Michel Barnier, le seul dirigeant de sa famille à avoir émis le souhait de lui rendre visite à la Santé. «  Bruno Retailleau m’appela régulièrement, mais n’en fit publiquement pas davantage  », note-t-il.

Le 25 septembre, l’ancien chef de l’État, aujourd’hui âgé de 70 ans, a été condamné en première instance à cinq ans de prison avec mandat de dépôt assorti d’une exécution provisoire pour association de malfaiteurs, et à une amende de 100.000 euros.

Il a aussitôt fait appel et sera jugé à nouveau du 16 mars au 3 juin par la cour d’appel de Paris.

© Agence France-Presse

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp