Un an après avoir menacé le football européen, le projet de Super Ligue occupera lundi et mardi la Cour de justice européenne à Luxembourg, avec pour enjeu la possibilité pour les institutions sportives de protéger leurs compétitions.
La bataille peut sembler obsolète, puisque l’ébauche de Super Ligue, lancée en fanfare en avril 2021 avec un degré de préparation qui demeure mystérieux, a capoté en 48 heures face à la fureur de nombreux supporters et la menace de mesures politiques.
Trois des douze formations rebelles à savoir le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus Turin refusent certes de renier le projet, mais les neuf autres ont été échaudées par le tollé général, et le PSG comme le Bayern Munich ont dès le départ refusé de s’y joindre.
L’UEFA, qui avait infligé aux neuf repentis des sanctions financières légères en contrepartie de leur engagement à ne pas recommencer, a de son côté suspendu l’enquête disciplinaire ouverte contre les trois irréductibles en attendant l’issue de la procédure judiciaire.
Mais le Real, le Barça et la Juve restent menacés d’exclusion des compétitions européennes et, surtout, le spectre d’un tournoi privé hante le football européen depuis bien trop longtemps pour ne pas réapparaître un jour, peut-être sous une forme plus complète.
Loin de se limiter au sport le plus populaire, la floraison de compétitions concurrentes touche aussi le basket ou la natation.
L’enjeu dépasse donc de loin le cadre de la Super Ligue, et même du football : les instances sportives ont-elles toute latitude pour défendre leurs intérêts d’organisateur, alors que le droit de la concurrence est un pilier de la construction européenne ?