‘Avec une population de plus de 7 millions d’habitants, dont 60 % ont moins de 25 ans et 75 % vivent en milieu rural, l’agriculture demeure une pierre angulaire pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD)’. Tels sont les propos du Togolais Gilbert Fossoun Houngbo, Président du Fonds International de Développement Agricole (FIDA) tenu au cours de la cérémonie de lancement du Mécanisme incitatif de Financement agricole (MIFA) ce lundi 25 juin 2018 au Centre togolais des Expositions et Foires (CETEF).
Et les autorités togolaises ont bien pris la mesure la situation pour faire de l’agriculture, qui contribue déjà à plus de 40 % au Produit intérieur brut et pourvoyeur d’emplois pour plus de 70 % de la population togolaise active, un maillon essentiel pour le développement du Togo.
C’est en ce sens que le chef du Gouvernement togolais, Dr Komi Selom Klassou en présence du Président de la République, Faure E. Gnassingbé, a lancé officiellement le programme MIFA, inspiré du modèle nigérian, NIRSAL, repensé et adapté aux réalités togolaises.
Il a pour objectif de contribuer significativement à la croissance économique du Togo en facilitant l’accès des agriculteurs togolais aux crédits bancaires et financements de tous genres.
L’opérationnalisation du Mécanisme incitatif de Financement agricole (MIFA), qui intervient deux (2) mois après sa présentation officielle sous l’identité de TIRSAL, constituera le moteur pour l’octroi de prêts agricoles plus généreux de la part du secteur bancaire et de parvenir en même temps à une baisse des taux d’intérêts. Il devait impacter plus d’un million de producteurs d’ici 2021 grâce à la stratégie d’agrégation, à travers des mécanismes tels que la professionnalisation des chaînes de valeur, l’inclusion financière et les coopératives.
Concrètement, le MIFA permettra notamment de porter les prêts bancaires aux agriculteurs à 5 % d’ici à 2027 ; de réduire le taux d’intérêt, actuellement de 15 %, à 7,5 % ; de créer 250.000 emplois directs et 500.000 emplois indirects.
Il est soutenu par divers partenaires dont la Banque africaine de Développement (BAD) dont le Président était à Lomé pour le lancement ; le NIRSAL (Nigeria Incentive-based Risk Sharing System for Agricultural Lending) dont le P-DG Dr Aliou Abdoul Hamid était également à Lomé ; et le FIDA.
Avant la généralisation du mécanisme, une période test de six mois est prévue pour éprouver les outils de partage du risque et de facilitation de l’accès au crédit auprès de 6.000 producteurs répartis sur sept sites pilotes. Durant la même période, les acteurs des chaînes de valeurs des filières maïs, riz et manioc seront formés.
Relevant la pertinence de ce programme, le Président de la BAD, Dr Akinwumi Adesina a déclaré : « J’ai senti la nécessité de vous rendre hommage parce que Monsieur le Président, j’admire votre leadership, votre courage et votre engagement pour la transformation du Togo en particulier de son secteur agricole ».
« L’agriculture est d’une importance capitale pour l’économie du Togo. La transformation de cette agriculture est donc la clé au redressement de l’économie rurale et à la transformation des zones rurales en nouvelles zones de prospérité économique », a-t-il poursuivi.
« C’est pourquoi la BAD soutient fermement le Togo pour l’aider à libérer le potentiel de son agriculture. Et pour cela, la volonté politique est importante : Monsieur le Président de la République, vous avez cette volonté politique », a-t-il ajouté.
Il est à noter que la cérémonie de lancement du MIFA a été précédée par une cérémonie de distinction tenue plus tôt au Palais de la Présidence de la République où le chef de l’Etat a élevé le Président de la BAD au rang de Grand officier de l’Ordre du Mono et le P-DG du NIRSAL au rang de commandeur de l’Ordre du Mono.