L’ancien président sud-africain Thabo Mbeki a reproché au Congrès national africain (ANC) de s’être transformé en “parti noir”.
Il a fait ce commentaire en critiquant la décision du parti d’exproprier des terres appartenant à des Blancs sans indemnisation.
L’ANC s’en prend aux Blancs et a abandonné son engagement de ne pas diriger l’Afrique du Sud sur des bases et considérations raciales a averti M. Mbeki.
Le parti indique qu’il poursuit sa politique de lutte contre l’inégalité raciale dans le domaine des propriétés foncières.
Près d’un quart de siècle après la fin du système raciste de l’apartheid, les Blancs – qui représentent 9 % de la population – possèdent 72 % des terres agricoles détenues majoritairement par les particuliers, selon les chiffres du gouvernement.
Jusqu’à une date récente, la politique officielle consistait à redistribuer les terres selon le principe du consentement entre vendeur et acheteur, mais la situation a changé depuis que l’ANC a proposé et soutenu un plan d’expropriation sans compensation pour mettre fin à une inégalité jugée historique par le parti.
L’ANC “ne représente pas l’Afrique du Sud”
M. Mbeki a fait ses commentaires dans un document qui a fait l’objet d’une fuite dans les médias locaux.
Dans ce document, l’ancien président sud-africain retrace l’engagement historique de son parti, l’ANC, en faveur d’une politique anti-raciale, en disant qu’il a “défendu la liberté de toute l’humanité, noire et blanche”.
Thabo Mbeki affirme que le fait de prendre de force des terres aux Blancs et de les donner aux Noirs constituait un abandon de ce principe.
“L’ANC n’est plus un représentant du peuple sud-africain. Au contraire, comme l’a dit son ancien président, Jacob Zuma, c’est un parti noir”, a-t-il déclaré dans le pamphlet.
La loi de 1913 sur les terres autochtones interdisait aux Noirs d’acheter ou de louer des terres en “Afrique du Sud blanche”, ce qui a entraîné l’expropriation forcée des Noirs.
Après la fin de l’apartheid en 1994, le gouvernement de l’ANC a déclaré qu’il voulait restituer 30 % de ces terres à leurs anciens propriétaires d’ici 2014. On estime que 10 % des terres agricoles commerciales ont été redistribuées.