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Laurent Gbagbo / CPI : « La Côte d’Ivoire est uniquement intervenue dans ce procès en tant qu’amie de la Cour »

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Suite à la libération totale de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé par le Tribunal pénal international (CPI), des langues se délient dans le camp du pouvoir d’Abidjan.

Maitre Abdoulaye Ben Méité, avocat de l’État de Côte d’Ivoire, a affirmé sur les antennes d’une chaîne de télévision privée au cours d’un débat que son client n’était pas parti au procès de l’ancien président ivoirien et de son ministre.

« L’Etat de Côte d’Ivoire n’était pas parti au procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé  devant la Cour pénale internationale (CPI) », a déclaré l’avocat de l’État de Côte d’Ivoire.

Il a reconnu cependant que, c’est avec l’autorisation du pays que la CPI a entrepris des enquêtes sur le territoire ivoirien au lendemain de la crise post-électorale.

« A l’initiative et à la demande de la CPI seule, ces enquêtes ont conduit à l’extradition de messieurs Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sur lesquels pesaient de lourds soupçons de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité » , a précisé Maitre Méité.

Selon lui, l’État de Côte d’Ivoire est intervenu dans le procès lorsque les accusés ont sollicité la levée des conditions greffées à leur liberté par la chambre d’appel suite à leur acquittement par la 1ère chambre.

“L’Etat de Côte d’Ivoire a sollicité et obtenu de la chambre d’appel, l’autorisation de faire des observations sur cette demande précise des accusés au cours de l’audience d’examen de celle-ci. Le pays est uniquement intervenu dans ce procès en tant que “ami de la Cour”, expression désignant les personnes tierces au procès, mais susceptibles d’éclairer davantage la lanterne de la Cour sur un fait à travers des informations”, a-t-il mentionné.

L’avocat de l’État a avoué que l’acquittement des prévenus en appel, ne constitue pas une défaite pour la Côte d’Ivoire et ne dédouane pas automatiquement les accusés. Il a déploré le fait que la Procureure n’a pas été en mesure de convaincre la Cour de la réalité des charges retenues contre les accusés.

« Je félicite la Côte d’Ivoire d’avoir offert cette opportunité qui est gage de l’état de droit. La procureure de la CPI n’a pas été en mesure de convaincre la Cour de la réalité des charges retenues contre ces accusés. Mais il faut avoir une autre lecture du procès pénal. Une personne peut être acquittée non pas parce qu’elle n’est pas coupable, mais parce qu’on n’a pas réussi à prouver sa culpabilité », a expliqué, l’homme de Droit.

Malgré l’acquittement des deux accusés, la crise post-électorale a enregistré 3000 morts.

Maitre Méité estime que l’État ne peut pas faire table rase sur ces pertes en vies humaines et sur la souffrance des victimes.

L’avocat de la Côte d’Ivoire a déclaré que, l’après procès est l’affaire de l’ancien Président, Laurent Gbagbo et de son co-accusé Blé Goudé.

« Ils ont désormais toutes les cartes en main pour aller à une réconciliation vraie et faciliter leur retour au pays. Que les acquittés aient le triomphe modeste. Blé Goudé a eu le profil bas dès la sortie du procès. J’ose croire que ses déclarations relèvent de la sincérité et je n’ai pas de raison d’en douter. J’invite Laurent Gbagbo et Blé Goudé à créer les conditions de la réconciliation pour apaiser les cœurs. Mais la Côte d’Ivoire a également le droit de se demander : qu’est-ce qui s’est passé… Car les autres ont l’impression de dire que comme chez eux, ils n’ont pas été condamnés, alors les coupables se trouvent dans l’autre camp », a-t-il souligné.

Pour lui, « il faut aller sur le prisme d’une sincérité dans le langage, l’attitude et non dans une attitude de défiance ».

L’avocat de l’État a enfin indiqué que la suite des événements dépendra de la posture et de l’attitude des acquittés.

« Ils pourraient, pourquoi pas, solliciter et obtenir la clémence de l’Etat ivoirien, notamment pour leur précédente condamnation définitive pour d’autres faits, pourvu que l’attitude de ces derniers soit conforme à un tel souhait », a conclu, l’Avocat député.

Il faut noter que le débat s’articulait autour du thème, “Gbagbo Laurent et Charles Blé Goudé, l’acquittement et après ?”. Me Méité avait en face de lui, Maître Gohi Bi, avocat des acquittés, Dr Sylvain N’Guessan, Directeur de l’institut de stratégie d’Abidjan, Dr Nahi Pregnon, Enseignant chercheur en sciences politiques et des journalistes.

Avec KOACI