Le chancelier allemand, le conservateur Friedrich Merz, a déclaré lundi la guerre à l’extrême droite, en plein essor dans les sondages, l’identifiant comme le « principal adversaire » lors des cinq élections régionales prévues l’an prochain.
Distancés dans certaines enquêtes d’opinion par l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), arrivée deuxième aux législatives de février dernier, la CDU de M. Merz veut enrayer cette progression particulièrement forte dans l’est du pays, mais aussi l’essor que le parti connaît à l’ouest.
« Ce parti veut ouvertement détruire la CDU, il veut un autre pays », a accusé M. Merz, lors d’une conférence de presse à Berlin après une réunion de deux jours de son parti.

« Ce ne sont pas seulement des détails qui nous séparent. Ce sont des questions fondamentales et des convictions politiques fondamentales qui nous séparent de l’AfD », a-t-il ajouté, accusant ce parti antimigrants, eurosceptique et aux positions prorusses de remettre en cause « les décisions fondamentales » de l’Allemagne démocratique née en 1949, après la Seconde Guerre mondiale.
Contacté par l’AFP, le parti d’extrême droite n’a pas commenté ces propos dans l’immédiat.
Le président de la CDU a clairement rejeté les appels émis la semaine dernière par certains au sein de sa formation et du parti frère bavarois, la CSU, qui s’étaient dits favorables à une coopération avec l’extrême droite. Ces derniers estimaient que la stratégie du cordon sanitaire, décidée en congrès en 2018, n’avait pas réussi à stopper la progression de l’AfD.
« Nous allons nous en démarquer très clairement et sans ambiguïté », a insisté M. Merz.
« La main tendue que l’AfD ne cesse de nous offrir est en réalité une main qui veut nous détruire », a-t-il déclaré en référence aux propositions de coopération de l’AfD.
L’an prochain, sont prévues cinq élections régionales, dont deux à l’est, en Saxe-Anhalt et dans le Mecklenbourg-Poméranie occidentale, où l’AfD est attendue largement à la première place, selon les sondages actuels.
A l’ouest, l’AfD est en progression constante, et elle peut espérer une deuxième place ou troisième place dans le Bade-Wurtemberg, en Rhénanie Palatinat et à Berlin, derrière la CDU mais au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates ou les Verts.
Avec AFP