Suite à la condamnation pour des propos jugés blasphématoires du jeune Omar, un Nigérian de 13 ans, le directeur du musée et du mémorial d’Auschwitz-Birkenau, Piotr Cywinski, a exprimé son indignation. « C’est une histoire qui m’a beaucoup touché… Il y a des moments où l’on ne peut plus rester silencieux», a-t-il affirmé.
Joignant l’acte à la parole, il s’est mobilisé pour Omar en s’adressant directement au président du Nigéria par voie postale. Il lui a écrit une lettre au sujet d’Omar, qui aurait insulté Allah dans une conversation entre amis. Piotr Cywinski a proposé de purger une partie de la peine de dix ans de prison à la place de l’adolescent. « Ça devient inhumain, on a tous eu 13 ans, on a tous fait des bêtises à cet âge-là», a expliqué le directeur du musée et du mémorial d’Auschwitz-Birkenau.
Il a justifié cette position inédite en dénonçant “l’absurdité de ce jugement”. “Au lieu de construire un adulte averti, on le détruit, on le rend inapte à une vie normale pour toute sa vie pratiquement”, regrette-t-il.
“On espère que ce genre de mobilisation permettra de libérer mon neveu, un enfant. Au moins, maintenant, il a des avocats qui vont pouvoir le défendre et c’est ça qui me donne de l’espoir”, s’est réjouit l’oncle du jeune garçon.
Depuis sept mois, Omar, fan de football, passe ses nuits en prison dans le nord du Nigeria, une région où s’applique la charia. Ce début de mobilisation internationale porte déjà ses fruits. Un nouveau procès est prévu en octobre.