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Le FBI enquête sur l’affaire de piratage du téléphone de Jeff Bezos

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Il y a quelques jours, une affaire rocambolesque faisait les gros titres de la presse : le téléphone de Jeff Bezos aurait été victime d’un piratage commandité par Mohammed bin Salman, prince héritier du royaume d’Arabie saoudite. Avares en détails, les premières révélations sur l’affaire sont aujourd’hui complétées par une histoire encore plus notable : une enquête du FBI sur l’implication d’une entreprise israélienne dans un vaste réseau d’espionnage numérique.

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Depuis 2017, les services secrets nord-américains s’intéressent de très près à NSO Group, un marchand d’armes numériques qui édite notamment un logiciel espion baptisé Pegasus. Ce petit bout de code, qui a probablement joué un rôle dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, pourrait également avoir été utilisé dans l’affaire Bezos. Les soupçons du FBI sont renforcés par les conclusions de l’ONU qui estiment que le hack “a probablement été réalisé par l’utilisation d’un logiciel espion […] identifié dans d’autres cas de surveillance saoudienne, comme le logiciel malveillant Pegasus-3”.

D’après Reuters, Bezos et Khashoggi n’auraient pas été les seuls visés. 1 400 comptes WhatsApp auraient été infectés, et nombre d’entre eux appartiendraient à des industriels ou des membres de gouvernements divers. Une fois déployé sur le téléphone (grâce à une faille WhatsApp ou autres), le logiciel israélien est capable d’extraire des données, de lire des messages chiffrés ou non, d’enregistrer des appels et même de se désinstaller tout seul, si besoin est. Autant dire que rien n’est vraiment à l’abri.

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Interrogé, NSO Group nie catégoriquement avoir été impliqué dans l’affaire Bezos et explique n’avoir jamais été en contact avec les services de renseignement étasuniens dans cette affaire. Mieux encore, l’entreprise assure que son logiciel est incapable de prendre des numéros de téléphone d’outre-Atlantique pour cible. La firme assure que son logiciel est fait pour s’attaquer aux crimes et actes terroristes, alors que selon plusieurs spécialistes en cybersécurité, des journalistes, politiques et membres d’ONG ont été visés.

L’affaire a fait suffisamment de bruit outre-Atlantique pour que de nombreux élus exigent aussi des comptes à la NSA. Jeff Bezos fait face de son côté à un procès en diffamation. Le patron d’Amazon avait en effet accusé le frère de son actuelle compagne, Lauren Sanchez, d’être celui qui avait fait fuiter des conversations intimes entre les deux tourtereaux.

Avec Les Numériques