Le Ghana menacé par ce pays d’Amérique

Ghana

Crédits photo : RFI

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L’Équateur défie le Ghana sur son terrain. Le pays d’Amérique du Sud ambitionne de ravir au Ghana son statut de deuxième producteur mondial de cacao dès 2025/2026.

Ivan Ontaneda, président de l’Association équatorienne des exportateurs de cacao, annonce même une production de 650.000 tonnes pour cette saison. Le Ghana peine à suivre.

Une récente enquête Reuters prévoit seulement 600.000 tonnes pour le Ghana en 2025/26, le pays luttant contre l’exploitation illégale de l’or sur les plantations de cacao et la propagation de la maladie des pousses gonflées. L’écart se creuse dangereusement. En une décennie, l’Équateur a transformé sa position marginale en menace directe pour l’ex-Gold Coast.

Des rendements qui parlent

Les chiffres révèlent la supériorité équatorienne. Les rendements atteignent 800 kg par hectare en Équateur, soit presque le double de la moyenne ouest-africaine, estimée à moins de 500 kg. Cette productivité découle d’investissements soutenus dans les exploitations locales, favorisés par des cours mondiaux élevés.

Les producteurs équatoriens empochent 90% du prix mondial. Leurs homologues ghanéens se contentent de 70%. Cette différence explique en partie la dynamique d’expansion sud-américaine face à la stagnation africaine. Bref, l’argent suit l’argent.

L’exploitation aurifère illégale complique la situation ghanéenne. Des chercheurs d’or envahissent les cacaoyères, détruisant les plantations établies depuis des décennies. La maladie du swollen shoot achève de fragiliser la production nationale. Ainsi, ces fléaux rongent les fondations de l’industrie ghanéenne.

Un combat à distance

Quito mise sur l’expansion continue. Les autorités équatoriennes projettent 800.000 tonnes à moyen terme, consolidant leur position face aux géants africains. Cette ambition s’appuie sur des terres fertiles et des techniques agricoles modernes, contrastant avec les méthodes traditionnelles ouest-africaines.

Accra tente de résister. Le gouvernement ghanéen a relevé le prix au producteur de 62,58% pour la campagne 2025-2026, passant de 3.100 à 5.040 dollars la tonne selon le ministre des Finances Cassiel Ato Forson. Cette hausse vise à retenir les planteurs tentés par l’orpaillage clandestin.

L’histoire se répète. En 1977/1978, le Ghana cédait déjà sa couronne de premier producteur mondial à la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, l’Équateur menace de reproduire ce déclassement.

La bataille pour la deuxième place mondiale ne fait que commencer. Entre rendements équatoriens et résistance ghanéenne, 2025/2026 dira qui l’emporte.

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