L’agence Moody’s a relevé vendredi 10 octobre 2025 la note de crédit du Ghana. Le pays passe de Caa2 à Caa1. La perspective devient stable. Cette revalorisation confirme la stabilisation macroéconomique d’Accra après plusieurs années de turbulences budgétaires, d’inflation galopante et de volatilité monétaire.
L’amélioration reflète la consolidation budgétaire continue, les progrès dans la restructuration de la dette et le renforcement des réserves de change, selon l’agence américaine. Le Ghana affiche désormais une capacité renforcée à honorer ses engagements financiers.
La dette publique a reculé de manière substantielle. Elle atteignait 764 milliards de cédis fin 2024, soit 64,9 % du PIB. À fin juillet 2025, elle s’établit à 629 milliards de cédis, soit 44,9 % du PIB. Les efforts de consolidation budgétaire menés sous la présidence de John Dramani Mahama ont porté leurs fruits.

Le Fonds Monétaire International (FMI) a annoncé le même jour un accord au niveau des services dans le cadre de la cinquième revue du programme triennal. Cet accord ouvre la voie au décaissement de 385 millions de dollars, soit 218 milliards de francs CFA, une fois l’approbation du conseil d’administration obtenue. Enfin, c’est ce qu’indiquent les services du FMI.
L’inflation a reculé à 9,4 % en septembre 2025. Un chiffre inédit depuis quatre ans. Le cédi s’est stabilisé. Les réformes engagées depuis 2023 commencent à produire des résultats tangibles. La Facilité élargie de crédit du FMI a favorisé un ajustement budgétaire plus rigoureux et une meilleure discipline des dépenses publiques.
Le Ghana reste le premier producteur d’or d’Afrique avec 140,6 tonnes fin 2024. Le sixième à l’échelle mondiale. La vigueur des prix des matières premières, or et cacao notamment, a soutenu l’économie. Les réserves internationales ont augmenté de 43 %, atteignant 10,7 milliards de dollars fin août 2025.
La croissance économique s’est redressée. Elle passe de 5,7 % en 2024 à 6,3 % au premier semestre 2025. Le secteur extractif connaît une reprise. Les investissements publics dans les infrastructures stimulent l’activité. Moody’s prévoit une croissance moyenne comprise entre 4 et 5 % dans les années à venir.
Le gouvernement a adopté en mars 2025 un nouveau dispositif de responsabilité budgétaire. Élaboré en concertation avec le FMI, il impose le maintien d’un excédent primaire annuel d’au moins 1,5 % du PIB. L’objectif consiste à ramener la dette publique à 45 % du PIB d’ici 2034.
Cette revalorisation, la première depuis 2020, envoie un signal aux marchés internationaux. Elle devrait faciliter l’accès du pays aux capitaux extérieurs. Les coûts d’emprunt diminueront. La restructuration de la dette avec les créanciers privés pourra se poursuivre dans de meilleures conditions.