Le Kenya pousse les négociations avec les États-Unis. Mieux, Lee Kinyanjui, ministre du Commerce, a déclaré à Reuters le 19 septembre 2025 espérer une conclusion d’ici fin 2025.
Il faut savoir que cinq années de pourparlers n’ont pas entamé l’optimisme des autorités de Nairobi face à l’expiration imminente de l’AGOA le 30 septembre 2025.
L’African Growth and Opportunity Act permet depuis 2000 à une trentaine de pays africains d’exporter vers les États-Unis sans droits de douane.

Le Kenya redoute l’imposition d’un tarif de 10 % sur ses exportations vers l’Oncle Sam sans cet accord préférentiel. Bref, l’urgence guide les discussions.
Un enjeu de taille pour l’industrie textile
Grâce à l’AGOA, le Kenya est devenu en deux décennies le premier fournisseur africain de vêtements vers les USA et le cinquième exportateur du continent dans ce régime préférentiel.
Les zones industrielles d’exportation ont attiré plusieurs entreprises textiles, créant un écosystème manufacturier solide.
« Cela dépend aussi d’eux (les Américains), mais notre point de vue est que, d’ici la fin de l’année, nous devrions être en mesure d’avoir quelque chose sur la table », a affirmé Kinyanjui. L’accord envisagé serait le premier du genre conclu par les USA en Afrique subsaharienne et le second avec un pays africain après le Maroc.
Les observateurs restent mesurés face à cet optimisme. En mars 2023, les autorités kényanes avaient déjà annoncé un accord pour avril 2024.
Rien n’avait abouti. En août 2025, les deux pays ont relancé les discussions suspendues par l’administration Biden sans fixer de calendrier précis.
Le secteur privé mobilisé
Pankaj Bedi, président de l’entreprise textile United Aryan, confirme l’urgence. Des délégations du Kenya et de quatre autres bénéficiaires de l’AGOA se sont rendues à Washington la semaine du 8 septembre. Elles ont plaidé pour une extension temporaire de ce mécanisme commercial.
Les données officielles révèlent l’enjeu : l’AGOA assure 300 000 emplois directs et indirects dans le textile au Kenya. Le pays « court pour obtenir un accord commercial avec les États-Unis d’ici la fin de 2025 », selon Tuko.
Enfin, les États-Unis et le Kenya ne négocient pas un accord bilatéral de zone de libre-échange classique, précise The Conversation.
Le gouvernement de William Ruto veut éviter une rupture brutale qui affecterait son secteur manufacturier naissant.