Ce mercredi 15 octobre 2025, le Maroc a accédé à sa première finale de coupe du monde de football dans la catégorie moins de 20 ans (U20).
Pour ce faire, les Lionceaux de l’Atlas ont éliminé la France aux tirs au but sur le score de cinq à quatre dans le stade Elías Figueroa. Un exploit que personne n’attendait voici deux mois.
La rencontre avait débuté de manière favorable aux Marocains. À la 32e minute, après un corner bien frappé, le défenseur français Lisandru Olmeta commet une faute sur Ismaël Baouf dans la surface.

L’arbitre uruguayen ordonne la consultation vidéo sur demande du banc marocain. Penalty. Yassir Zabiri s’en charge. Le ballon sort du sol et se rebelle. Olmeta tente une parade, le ballon rebondit sur son dos et franchit la ligne. Un but contre son camp, certes, mais un but quand même. Le Maroc mène un à zéro.
Les Marocains continuent de circuler le ballon avec une certaine aisance. Ils multiplient les corners, les occasions. Ils ne concrétisent pas. Arrive la seconde période. La France change complètement son jeu. À la 59e minute, Moustapha Dabo accélère sur l’aile droite. Il décalage Lucas Michal. Le tir part sec. Yanis Benchaouch, le gardien marocain, encaisse. Un à un. Le doute s’installe.
Les deux équipes poussent. Aucune ne lâche. À la 107e minute, Rabby Nzingoula, défenseur français du RC Strasbourg, reçoit un second carton jaune pour tirage de maillot.
Le Maroc joue à dix contre onze pendant les dernières secondes des prolongations. Cela ne change rien. Les tirs au but approchent. Benchaouch sort sur civière. Ibrahim Gomis le remplace. Puis, quelques secondes avant le coup de sifflet, Mohamed Ouahbi, le sélectionneur marocain, opère un changement glacial : Abdelhakim Mesbahi monte sur le terrain. Troisième gardien. Un pari.
La séance commence. Les deux équipes marquent. Et marquent encore. À quatre à quatre, le sort bascule. Djylian N’Guessan s’avance pour la France. Mesbahi reste debout. Le ballon frappe son corps, dévie. N’Guessan a raté l’essentiel. Naim Byar marque pour le Maroc. Cinq à quatre.
C’est fini. Les Lionceaux gagnent sans gloire, par calcul, par méthode. Ouahbi avait compris avant les autres que le football moderne, c’est aussi la gestion des ressources. Il avait préparé ses trois gardiens comme l’on prépare une partie d’échecs. En 2014, Louis van Gaal avait pratiqué la même tactique avec les Pays-Bas. Tim Krul était entré pour arrêter des penaltys face au Costa Rica. Cela marche, ou cela ne marche pas. Cette fois, cela a marché.
Le Maroc devient la troisième nation africaine à disputer une finale de Coupe du monde U20. Le Nigeria y a échoué en 1989 et 2005. Le Ghana a soulevé le trophée en 2009. Dimanche 19 octobre, à Santiago, les Lionceaux feront face au destin. Bref, le Maroc joue pour l’histoire. Une première mondiale pour ce pays.