Le Maroc arrive à la 4e place des plus grands exportateurs de produits pharmaceutiques

Maroc produits pharmaceutique

Crédits photo : Pexels

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Le Maroc vient de consolider sa position parmi les plus grands producteurs de produits pharmaceutiques du continent.

Ce classement, annoncé lors du Forum économique Türkiye-Afrique à Istanbul, reflète deux décennies de politique industrielle volontariste au Royaume.

La croissance des exportations marocaines raconte une histoire de transformation graduelle. En 2020, ces exportations s’élevaient à 1,1 milliard de dirhams.

Quatre ans plus tard, le chiffre atteint 1,5 milliard, soit une augmentation annuelle moyenne de 8 %. Cette progression constante ne relève pas du hasard : elle correspond à des investissements structurés dans les capacités de production.

Sur le continent, le Maroc élargit systématiquement son emprise commerciale. Sa part de marché à l’export est passée de 6 % en 2011 à 11 % en 2024. Un bond qui positionne le pays en avant-garde de l’industrie pharmaceutique africaine.

Les chiffres en disent long sur la substance de cette industrie. Le Maroc dispose de plus de 60 unités de production. Ces installations respectent les normes de fabrication européennes et américaines, ce qui ouvre les portes des marchés exigeants.

Elles couvrent 70 % de la consommation locale, ce qui réduit la dépendance aux importations. Leurs ventes totales dépassent les 13,7 milliards de dirhams. Les produits marocains voyagent vers une quarantaine de pays : en Afrique, en Europe, dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Mais enfin, cet essor pharmaceutique pose aussi la question de la cohérence continentale. L’Afrique de la santé connaît une expansion rapide, certes. Cependant, le continent souffre de fragmentations. Les marchés restent cloisonnés. Les cadres réglementaires divergent. Les importations demeurent massives. Ces obstacles freinent une véritable intégration industrielle.

C’est ici qu’intervient la coopération régionale. Le Maroc envisage quatre orientations majeures avec ses partenaires turcs et africains.

D’abord, établir des plateformes industrielles conjointes pour répondre aux besoins locaux. Ensuite, nouer des partenariats en recherche et développement entre laboratoires turcs, marocains et africains. Troisièmement, renforcer la logistique pharmaceutique via les infrastructures portuaires existantes ou en construction : Tanger Med, Casablanca, et le futur port de Dakhla Atlantique. Enfin, mettre en place des mécanismes communs de financement et d’investissement.

Ces axes convergent vers un objectif unique : construire une industrie pharmaceutique africaine autosuffisante, résiliente et capable d’innover. L’enjeu dépasse le commerce. Il touche à la souveraineté sanitaire du continent et à la réduction structurelle de sa dépendance pharmaceutique mondiale.

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