Le Nigeria ambitionne de transformer en profondeur son agriculture pour en faire un moteur de croissance et de sécurité alimentaire.
Le 16 septembre, à Abuja, le ministre de l’agriculture, Abubakar Kyari, a présenté un portefeuille d’investissements de 3,14 milliards de dollars lors du Forum d’investissement Hand-in-Hand, ouvert par le vice-président Kashim Shettima.
Ce plan associe 1,75 milliard de dollars de financements publics et 1,39 milliard de dollars d’apports privés. Il cible en priorité les filières de la tomate, du manioc, du maïs, des produits laitiers et de la pêche.

Selon le ministère de l’Agriculture du Nigéria, plus de 4,1 millions de Nigérians devraient en bénéficier.
Le pays s’attend à une hausse de revenus pouvant atteindre 657 dollars par ménage et un taux de rendement interne moyen estimé à 14,2 %.
Le Nigeria investit gros dans l’agriculture
Trois projets phares ont été détaillés à Abuja. Le premier, d’un montant de 869 millions de dollars, concerne la culture de la tomate sur 72 000 hectares répartis entre Kano, Bauchi et Borno.
L’objectif est d’accroître les rendements et de réduire de moitié les pertes après récolte, tout en soutenant 36 000 exploitants. Le taux de rentabilité interne (TRI) attendu est de 12,5 %.
Le deuxième, évalué à 382 millions de dollars, vise à développer la filière manioc sur 207 000 hectares situés dans les États d’Ogun, Oyo et Anambra, afin de renforcer les capacités de transformation et de réduire les importations. Son TRI est de 15,2 %.
Enfin, un projet de 1 milliard de dollars sur 1 million d’hectares à Katsina, Kaduna et Oyo ambitionne de combler un déficit de production de 5 millions de tonnes de maïs, touchant directement près de trois millions de Nigérians. Le TRI est de 18,7 %).
Le gouvernement nigérian met en avant ses atouts pour attirer les investisseurs. Selon le ministre de l’Agriculture, le pays possède des vastes terres cultivables, un potentiel d’irrigation sous-exploité, un marché intérieur de plus de 230 millions de consommateurs et un ensemble d’incitations fiscales et réglementaires.
« Le Nigeria est prêt pour des investissements agroalimentaires rentables qui garantiront la nourriture, les emplois et la croissance », a déclaré Abubakar Kyari.
Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à faire du Nigeria un acteur central de la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, en combinant soutien aux petits producteurs et ouverture aux capitaux privés.