Un vent de restitution des objets dérobés à l’Afrique à l’époque coloniale souffle depuis un moment.
Après le Madagascar, le Maroc, le Bénin qui veut récupérer les Trésors du Roi Gbéhanzin et la RDC qui aura bientôt les restes de Patrice Lumuba, le Nigeria vient de se jeter aussi dans la lutte.
La semaine dernière, l’ambassadeur du Nigeria en Allemagne a appelé à la restitution des bronzes du Bénin, dont 180 doivent être exposés l’année prochaine. Ces plaques et sculptures en métal qui ont décoré le palais du Royaume du Bénin entre le XVIe et le XVIIIe siècle sont aujourd’hui éparpillées dans les musées européens.
La Fondation du patrimoine culturel prussien avance qu’« aucune demande officielle de rapatriement n’a été reçue », mais elle serait toutefois en contact avec le Nigeria pour montrer ces œuvres dans leurs pays d’origine.
L’ambassade du Nigéria en Allemagne a transmis une demande de restitution dans une lettre officielle adressée à la chancelière Merkel avec la ministre Monika Grutters en copie et attend une réponse.
En France, le Parlement a donné son feu vert sur le transfert de 26 pièces du Trésor de Béhanzin, exposés actuellement au Quai Branly Jacques Chirac de Paris. Le Sénégal doit pour sa part récupérer un sabre attribué à El Hadj Omar Tall, une figure militaire et religieuse du XIX siècle.
Ces restitutions ont été approuvées par un vote définitif de l’Assemblé nationale quasi unanime (48 voix pour, aucune contre, 2 abstentions), qui les entérine au nom du Parlement. Elles répondent à une volonté de “renouvellement et d’approfondissement du partenariat entre la France et le continent africain” sur le plan culturel, souhaité par le président Emmanuel Macron en novembre 2017 à Ouagadougou, a déclaré la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot.
Avec Africanews