Des chercheurs de la Boston University School of Public Health et de l’Indiana University School of Public Health-Bloomington se sont intéressés aux différentes sources d’information utilisées par les adolescents et jeunes adultes pour faire leur éducation sexuelle.
Ils ont pour cela pioché dans les données de l’enquête National Survey of Sexual Health and Behavior de 2015, et ont analysé les réponses de 357 jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans et de 324 adolescents âgés de 14 à 17 ans ayant affirmé avoir obtenu des informations utiles en matière de relations sexuelles.
Publiés dans le journal Archives of Sexual Behavior, les résultats révèlent que les plus jeunes se tournent avant tout vers leurs parents pour obtenir de telles informations, puis vers leurs amis en second lieu. Seulement 8 % des adolescents âgés de 14 à 17 ans ont avoué faire appel à la pornographie pour répondre à leurs questions sur les relations sexuelles.
À noter toutefois que, lorsque les parents et les adolescents ne communiquent pas sur le sujet, ces derniers se tournent vers les médias (23,4 %) et vers leurs partenaires sexuels (12,8 %).
« La bonne nouvelle est que lorsque les parents discutent de sexe avec leurs adolescents, nous pensons que ces derniers écoutent et sont moins susceptibles de voir la pornographie comme une bonne source d’information », a expliqué le Dr Emily Rothman, principale auteure de l’étude.
Des résultats « inquiétants »
Ce n’est pas forcément le cas des jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans. Pas moins d’un quart d’entre eux ont déclaré que la pornographie était leur source d’information la plus utile en la matière. Le porno arrive devant les partenaires sexuels, mais également les amis, les parents, les médias, et les professionnels de santé.
« La mauvaise nouvelle est que les jeunes adultes ne comprennent pas à quoi sert la pornographie. Une grande partie de la pornographie en ligne, qui est gratuite, existe pour se divertir et pour permettre aux créateurs de gagner de l’argent. Elle n’est pas là pour vous apprendre ce que vous êtes censé faire quand vous avez des relations sexuelles », poursuit le Dr Rothman.
L’étude révèle toutefois des différences entre les hommes et les femmes. Ces dernières étaient plus susceptibles de voir en leur partenaire sexuel la source d’information la plus utile, tandis que les hommes se tournent davantage vers le porno pour se renseigner sur les relations sexuelles.
Ces résultats apparaissent comme « inquiétants » du point de vue de la santé publique, affirme la principale auteure de l’étude, qui espère que la recherche va aider à améliorer l’enseignement de l’éducation sexuelle à destination de cette population.
Avec Metrotimes.be