« Habemus Papam », s’est écrié un diplomate. Plus rapidement que prévu, le Conseil de sécurité de l’ONU est parvenu, mercredi, à un consensus par 13 voix favorables et deux abstentions, pour désigner comme neuvième Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.
L’ex-Premier ministre portugais, qui succédera ainsi le 1erjanvier prochain à Ban Ki Moon, « est une personnalité très forte qui a des positions bien arrêtées », souligne encore un diplomate. Il avait déjà surmonté toutes les divisions du Conseil de sécurité en mettant d’accord sur son nom États-Unis et Russie qui, comme les autres permanents (Chine, France, Royaume-Uni), avaient un droit de veto. Il était de plus arrivé en tête de tous les six scrutins qui ont été organisés au Conseil pour départager les candidats.
Un grand défenseur des réfugiés
L’ancien secrétaire général du Parti socialiste portugais, un Européen convaincu crédité d’avoir fait entrer son pays dans la zone euro et un fervent catholique, a été de 2005 à 2015 Haut-commissaire aux réfugiés de l’ONU. Ce qui l’a mis en première ligne déjà pour gérer ce qui sera encore l’une des questions capitales des Nations unies dans les mois, voire les années à venir.
Il n’a cessé de lancer des cris d’alarme face au drame des migrants. De plus, il a conduit une réforme du HCR. Ce qui sera aussi l’une des nécessités à l’ONU, qui apparaît comme une institution bloquée et bureaucratiquement lourde. Mais le plus dur sera de parvenir à surmonter la totale paralysie face à la guerre civile en Syrie. La Russie a bloqué depuis mars 2011 toute résolution ou toute tentative de décision qui aurait pu aboutir à exiger le départ de son protégé, Bachar Al Assad. Mais il y a également la guerre au Yémen qui fait désormais rage et la reprise des combats en Afghanistan. La tâche est lourde.
Avec LesEchos