Face à un déficit annuel estimé à 4 000 milliards de dollars pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), le président sud-africain Cyril Ramaphosa a lancé, lors d’un sommet biennal consacré au financement du développement, un appel à la solidarité et à une réforme en profondeur de la gouvernance économique mondiale.
« L’Agenda 2030 est en péril », a-t-il prévenu d’emblée, soulignant que la succession de crises récentes a révélé à la fois la fragilité des économies interconnectées et l’ampleur des inégalités.
Alors que certains pays ont mobilisé des milliers de milliards pour protéger leurs citoyens et soutenir leur croissance, d’autres, écrasés par la dette, se voient refuser l’accès aux capitaux mondiaux.

Le dirigeant sud-africain a exhorté les participants à « profiter de ce sommet » pour assurer la mise en œuvre des engagements pris dans divers forums internationaux, du G20 aux conférences sur le climat, en passant par les instances onusiennes et africaines. « Nous devons inscrire l’inclusion au cœur de la gouvernance économique mondiale », a-t-il martelé.
Pour combler le déficit de financement des ODD, Pretoria propose cinq mesures : un allègement et une restructuration plus rapide et équitable des dettes, une mobilisation accrue de financements accessibles et abordables, la réorientation des droits de tirage spéciaux (DTS) non utilisés vers les pays les plus vulnérables, une augmentation des financements concessionnels via les banques de développement et, enfin, une réforme des règles fiscales mondiales afin de lutter contre les flux financiers illicites.
Au-delà des instruments financiers, le président a insisté sur la nécessité de bâtir la confiance, afin que les engagements internationaux soient respectés et que les règles soient établies par tous, et non par une poignée de nations. « Forgeons un nouveau pacte pour le financement du développement durable fondé sur la solidarité, l’équité et la responsabilité mutuelle », a-t-il lancé.
Pour l’Afrique du Sud, ce sommet doit constituer un tournant dans l’effort collectif visant à bâtir une économie mondiale « durable, inclusive et résiliente ».