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Le renfort de troupes de la CEDEAO passe mal en Guinée-Bissau

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En Guinée-Bissau, la grogne monte contre une décision prise par les chefs d’État de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Ces derniers ont décidé d’envoyer des troupes supplémentaires alors que le pays est plongé dans un imbroglio politique à l’approche des élections. La mesure est fortement contestée à Bissau.

Face au péril que pourrait engendrer la crise politique en Guinée Bissau, la CEDEAO a donc décidé d’étoffer sa force déployée sur place pour éviter que le processus électoral en cours ne soit remis en cause. Cette décision a été prise lors d’une réunion d’urgence de la CEDEAO consacrée aux derniers soubresauts en date de la crise politique bissau-guinéenne à Niamey le 8 novembre 2019.

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« La CEDEAO ne peut tolérer pour quelque raison que ce soit la déstabilisation d’un État membre ». C’est en ces termes que le président en exercice de la CEDEAO, le Nigérien Mahamadou Issoufou, avait justifié lors du sommet, la décision d’envoyer des troupes supplémentaires en Guinée-Bissau.

La mesure fait des vagues et crée, depuis, un sentiment anti-CEDEAO. Un mouvement patriotique national s’est même créé à Bissau, pour s’opposer à ce que ses fondateurs ont appelé « une invasion de la Guinée-Bissau par des troupes étrangères ».

António Artur Sanha, ancien Premier ministre et coordinateur du mouvement exhorte la foule à protester contre les forces militaires de l’Ecomib. « À bas la décision de la CEDEAO. Chers compatriotes, la rencontre d’aujourd’hui est différente des autres. Car il s’agit de se lever pour protester fermement contre l’invasion de notre pays par une force étrangère. Une force militaire qui projette de nous soumettre à une humiliation ».

Pour le candidat Idrissa Diallo joint au téléphone par RFI, c’est le président José Mario Vaz lui-même, qui a créé cette situation de panique au sein de son pays et dans la sous-région : « C’est l’attitude irresponsable et dangereuse du président de la République, qui a créé cette situation de panique. Je pense simplement qu’on n’aura pas besoin de ces troupes… ».

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L’arrivée des troupes doit être précédée par la visite de cinq chefs d’État, dont le président Alpha Condé, médiateur de la crise en Guinée-Bissau.

Le pays est plongé dans un imbroglio politique depuis le limogeage, le 28 octobre 2019 du Premier ministre Aristides Gomes par son adversaire politique, le Président José Mario Vaz. Depuis, le Premier ministre nommé à sa place, Faustino Imbali, a démissionné en expliquant ne pas vouloir « être responsable d’un conflit armé en Guinée-Bissau ».

Avec RFI