Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Le scientifique qui veut immuniser les humains contre le Sida est assigné à résidence

Facebook
Twitter
WhatsApp

Parce qu’il est allé au-delà du code de déontologie auquel s’astreint le monde de la science, un homme qui a peut-être trouvé comment faire disparaître le SIDA a dû stopper ses recherches.

Surveillé de très près. Voici un qualificatif qui convient parfaitement à la situation dans laquelle He Jiankui évolue aujourd’hui. Ce chercheur chinois a modifié génétiquement des embryons afin qu’ils naissent en étant naturellement immunisés contre le SIDA. Depuis, son travail a été interrompu par le gouvernement local, motivé par les nombreuses critiques de la communauté scientifique qui crie à l’eugénisme.

Le scientifique qui veut immuniser les humains contre le SIDA est assigné à résidence
He Jiankui

Une réaction étonnante au regard de la politique de l’Empire du Milieu à ce sujet, dans lequel il fait figure de précurseur depuis les années 1980. Pourtant, He serait en ce moment même enfermé dans un appartement par les autorités.

Selon un journaliste du New York Times, source de cette information, le docteur He Jiankui est désormais séquestré dans une résidence universitaire de Shenzhen où une douzaine d’hommes sont chargés de veiller sur lui. De là à considérer qu’il est assigné à résidence et qu’on l’empêche d’en sortir, il n’y a qu’un pas.

Si les questions éthiques qui se posent à la suite de ses expériences sont toujours d’actualité et débattues par de nombreux experts, l’hôpital où officiait le chercheur s’est déjà dédouané de tout intérêt dans les opérations qu’il a menées. C’est pourtant dans une de ses annexes qu’il attend de savoir quel sort on lui réserve.

Du côté de Vienomics, la startup que le biologiste a créée, c’est la stupéfaction. Bien qu’il avait annoncé à ses équipes qu’une grande nouvelle allait arriver, même son cofondateur et les investisseurs ne savaient pas de quoi il s’agissait. Le site de l’entreprise n’est par ailleurs plus accessible à l’heure où j’écris ces lignes, ce qui souligne un profond chaos.

Bien qu’il lui soit toujours possible de passer des appels et de communiquer par email depuis le lieu où il est retenu, He n’a clairement plus la main sur ses recherches. Son bureau serait également sous haute protection. De quoi contrecarrer sérieusement son objectif : démontrer que l’on peut éradiquer la tragédie engendrée par le VIH.

Le SIDA, maladie mortelle et incurable, a déjà coûté la vie à plus de 25 millions de personnes, et toucherait aujourd’hui 1% de la population mondiale. S’il existe une solution à ce fléau, pourquoi être réactionnaire en fermant les yeux sur une telle avancée qui donnerait à nouveau du crédit au transhumanisme ?

Ces données restent bien sûr à nuancer. En effet, selon le Times, il reste encore des zones d’ombre autour de l’affaire. De plus, Baihualin -une association de lutte contre le SIDA qui avait mis en relation le docteur avec les familles cobayes- regrette désormais déjà ce dans quoi elle s’était engagée.

Avec Presse Citron