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L’émergence des médias africains sur la scène internationale

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Le secteur du divertissement africain a longtemps été écarté au profit de la culture hollywoodienne. L’intégration de la culture africaine dans les médias internationaux se fait généralement de manière stéréotypée, sans être vraiment d’actualité.

Mais ces dernières années, l’influence africaine a grandi, passant d’une présence marginale à une position de plus en plus visible sur la scène internationale. De plus, le secteur du divertissement africain se dynamise grâce aux influenceurs et aux artistes qui se font connaître mondialement.

La montée en puissance des médias africains

Pendant des décennies, les médias africains ont été sous-représentés dans le paysage médiatique mondial. Cependant, avec la prolifération des technologies de l’information et de la communication, comme les réseaux sociaux ou le streaming, les médias africains ont trouvé de nouvelles voies pour exprimer leur identité culturelle et réussir sur la scène internationale. AfroZone, par exemple, est un réseau social africain créé pour promouvoir la connectivité et le partage entre les individus en Afrique, en mettant l’accent sur la culture régionale commune.

Ces nouvelles tendances de médiatisation remplacent petit à petit les médias traditionnels comme la télévision, la radio ou les journaux.

Le divertissement mobile : un catalyseur de changement

L’essor des smartphones et l’accès croissant à Internet ont permis aux Africains de consommer du contenu en ligne de manière plus fluide. L’Afrique du Sud est notamment une zone boostée par la technologie 5G qui équipe cette partie du continent. Malheureusement, cet accès privilégié est loin d’être disponible sur l’ensemble du territoire.

Toutefois, les applications de streaming vidéo et les plateformes de musique en ligne ont ouvert de nouvelles possibilités pour les créateurs de contenu africains. En effet, le continent africain dénombre pas moins d’un milliard d’individus de moins de 35 ans, et encore plus de smartphones qu’en Amérique du Nord, ce qui signifie un large marché à exploiter pour les développeurs. Le marché du mobile au Moyen-Orient et en Afrique du Nord réunis connaît une croissance de 25 % par an, le plus haut au niveau mondial. En 2021, il y avait plus de 1,1 milliard de connexions mobiles en Afrique, selon des données de l’Union internationale des télécommunications (UIT).

Le divertissement mobile occupe donc une place particulière dans la révolution médiatique africaine. Les jeux mobiles sont facilement accessibles car ils n’utilisent pas toute la batterie du téléphone. Cela a permis à des développeurs locaux de créer des jeux à succès comme Aurion : L’Héritage des Kori-Odan, produit par Kiro’o Games ou Kissoro Tribal Game. Les jeux de casino en ligne se prêtent aussi bien au divertissement mobile, car même les jeux en direct avec de vrais croupiers, comme Live Funky Town ou Live Dream Catcher, ne demandent pas de connexion à très haut débit.

L’industrie cinématographique en pleine expansion

L’industrie cinématographique africaine s’est distinguée ces dernières années avec des films acclamés internationalement. C’est le cas par exemple la société Nollywood Inkblot Production qui a produit The Wedding Party et Omo Ghetto en 2019 et 2020.

Les géants du streaming s’intéressent également au secteur du cinéma africain. Netflix par exemple renforce sa popularité sur le continent et y a produit plusieurs séries, comme la série kenyane Country Queen.

De plus, des festivals prestigieux comme le Festival de Cannes ont commencé à accorder une attention accrue aux créations cinématographiques africaines. Le film Timbuktu (2014) du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako a notamment remporté le Prix du Jury.

La musique africaine à conquête du monde

La musique africaine, influencée par une riche diversité culturelle, s’est rapidement étendue à l’échelle internationale grâce aux plateformes de streaming. Des artistes africains tels que Burna Boy, Wizkid et Davido ont conquis des publics mondiaux, apportant un son unique qui célèbre les racines africaines.

Les collaborations entre artistes africains et internationaux ont également joué un rôle essentiel dans cette expansion, créant des ponts culturels à travers la musique. C’est le cas de la chanson « Don’t Jealous Me » qui met en vedette des artistes africains tels que Tekno, Yemi Alade, Mr Eazi et le groupe sud-africain Busiswa, en collaboration avec Beyoncé.

Cette popularisation est accrue par le streaming musical et les clips en ligne. Les abonnements à Internet devraient d’ailleurs dépasser le nombre d’abonnements à la télévision en Afrique d’ici 2026.

Le pouvoir des réseaux sociaux

Les créateurs de contenu utilisent des plateformes comme YouTube, Instagram et TikTok pour toucher des publics bien au-delà des frontières géographiques. Ces influenceurs se sont multipliés ces dernières années, comme par exemple Mark Angel, un comédien et créateur de contenu originaire du Nigeria, célèbre pour sa série de vidéos comiques intitulée Mark Angel Comedy. Sa chaîne YouTube compte des millions d’abonnés et ses vidéos ont été largement partagées sur les réseaux sociaux, le propulsant ainsi au rang d’influenceur important en Afrique.

Les campagnes virales et les hashtags populaires ont aussi mis la culture africaine sur le devant de la scène mondiale. C’est le cas par exemple de la danse « Jerusalema ». Cette danse est originaire d’Afrique du Sud et est accompagnée par la chanson du même nom du DJ Master KG en collaboration avec Nomcebo Zikode. La danse est caractérisée par des mouvements rythmés et joyeux, et elle a gagné une énorme popularité sur les réseaux sociaux, en particulier sur TikTok.

L’émergence des médias africains sur la scène internationale est un développement passionnant, qui ne cesse de croître. L’Afrique promet aussi d’être un marché très lucratif pour les médias français à l’avenir : en effet, on prévoit près de 770 000 000 francophones à l’horizon 2050, dont 90 % localisés en Afrique.