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Les cofondateurs d’Instagram quittent Facebook

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Les cofondateurs d'Instagram quittent FacebookKevin Systrom et Mike Krieger ont confirmé leur départ du réseau social, qui a racheté Instagram en 2012 pour un milliard de dollars.

Instagram est le joyau de Facebook et les bijoutiers quittent la boutique. Kevin Systrom et Mike Krieger, cofondateurs de la célèbre application de photos et de vidéos, ont confirmé lundi soir leur départ du réseau social, propriétaire de leur service depuis 2012. Le New York Times a été le premier à annoncer l’évènement, confirmé quelques heures plus tard par les intéressés. «Mike et moi sommes reconnaissants de nos huit années chez Instagram, et les six années passées avec Facebook. Nous sommes passés d’une équipe de 13 personnes à plus de mille, avec des bureaux partout dans le monde, tout en construisant des produits qui sont utilisés et appréciés par une communauté de plus d’un milliard de personnes», a commenté Kevin Systrom dans un communiqué officiel. «Nous sommes désormais prêts pour notre prochain chapitre.» Les deux entrepreneurs veulent désormais «explorer leur créativité et leur curiosité», et «construire des nouvelles choses qui nous inspirent et qui correspondent aux besoins du monde.»

Peu après, Mark Zuckerberg s’est fendu d’un court communiqué souhaitant à Kevin Systrom et Mike Krieger «tout le meilleur». Si, officiellement, tout va bien entre les trois hommes, plusieurs médias se sont interrogés sur le timing de cette annonce, qui semble précipitée. Business Insider note par exemple que les deux cofondateurs d’Instagram n’ont pas cité une seule fois le nom de Mark Zuckerberg ou de Sheryl Sandberg, numéro 2 de Facebook, dans leur lettre d’adieu. Le site Recode, de son côté, évoque des «frustrations» et de l’«agitation» entre Mark Zuckerberg et les deux hommes sur plusieurs sujets, portant notamment sur le contrôle et l’évolution d’Instagram, sans donner plus de détails.

Ce double départ, qui n’a pas d’explication officielle, intervient à un moment compliqué pour Facebook. Le réseau social traverse la pire crise de son histoire. Il a subi le scandale Cambridge Analytica, qui a remis en cause son modèle économique fondé sur l’exploitation des données personnes de ses utilisateurs, et a été accusé d’avoir facilité la manipulation de l’opinion américaine lors de l’élection américaine de 2016. Depuis le début de l’année, huit de ses dirigeants ont pris la porte, pour des raisons diverses. C’est notamment le cas de Brian Acton et Jan Koum, cofondateurs de WhatsApp, une application de messagerie rachetée par Facebook en 2014 pour la somme astronomique de 19 milliards de dollars. Les relations entre les deux entrepreneurs et Mark Zuckerberg se seraient envenimées ces derniers mois, notamment autour du sujet du respect de la vie privée. La démission des patrons d’Instagram assombrit un peu plus le tableau, alors que cette application est l’un des moteurs du groupe californien.

Fondé en 2010, Instagram s’est d’abord fait connaître sous le nom de «Burbn» et consistait en un réseau social resposant sur la géolocalisation de ses utilisateurs. L’application s’est ensuite centrée autour de la photo. Elle a tout de suite connu un succès phénoménal, profitant des progrès des appareils photos des smartphones. Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, rachètera le service deux ans plus tard. Il proposa à Kevin Systrom et Mike Krieger un milliard de dollars (le prix final sera aux alentours de 715 millions de dollars). À l’époque, il s’agit de l’acquisition la plus importante jamais réalisée par Facebook.

Huit ans plus tard, Instagram est devenu le moteur de croissance de l’entreprise de Mark Zuckerberg. Le service revendique plus d’un milliard d’utilisateurs, à comparer avec les 1,4 milliard de personnes qui se connectent tous les jours à Facebook, et les 2,234 milliards au moins une fois par mois. Instagram a étoffé son offre – en proposant des outils de vidéos, des photos éphémères, un service de messagerie et même une plateforme dédiée aux contenus de médias et d’influenceurs -, et s’est progressivement monétisé. L’institut eMarketer estime que les revenus publicitaires d’Instagram atteindront 5,48 milliards de dollars aux États-Unis en 2018.

Avec Le Figaro