50 à 60 % des médicaments vendus au Togo seraient des faux, selon le président de l’Ordre des pharmaciens du Togo, Dr Innocent Kpéto, invité de la première réunion de l’année 2017 du Club diplomatique de Lomé (CDL) tenue ce jeudi 19 janvier à l’hôtel Sarakawa.
Ce sujet d’actualité touche une problématique commune aux citoyens des pays à faibles revenus, celui des faux médicaments en Afrique et au Togo. Il fait l’exception par rapport aux thèmes traditionnels de géopolitique, de diplomatie et de politique internationale qui sont souvent au centre des échanges dans ce club réservé aux diplomates accrédités au Togo, à cause du chiffre de plus 100.000 décès liés à ce fléau chaque année sur le continent.
Ces trafiquants, qui sélectionnent les produits contre des maux récurrents en Afrique noire tels que les infections microbiennes, le paludisme, les rhumatismes, etc., n’ont cure des conséquences néfastes qu’ils engendrent. Le trafic est bien plus lucratif que ceux de la drogue et des armes, a expliqué le président de l’Opt et ils mettent tout en œuvre pour espérer avoir une longueur d’avance sur les services douaniers de nos pays à coup de corruption.
Au rang des conséquences, a évoqué Dr Kpéto, on peut noter l’accentuation de la pauvreté des populations qui renoncent à manger pour acheter des médicaments et qui verront leurs maux s’aggraver ou mourir faute de l’inefficacité ou de l’intoxication de leurs produits ; les phénomènes de résistance face aux antimicrobiens, des séquelles dues à des altérations fonctionnelles et des troubles comportementaux.
Il n’a pas oublié le discrédit que jette le trafic des faux médicaments sur le système de santé et qui fait que les populations sont désorientées et ne savent pas à quel saint se vouer pour le choix de leurs remèdes.
Un aperçu de l’état des lieux qui appelle à une action coordonnée, une implication des pouvoirs publics et des mesures au plan des zones économiques, a indiqué Dr Lucile Imboua, Représentante résidente de l’OMS au Togo.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de l’expansion de l’utilisation des faux médicaments entre autres, la non-compréhension entre des prescripteurs et des utilisateurs, le défi de la distribution qui conditionne la sécurité du médicament, a relevé la Représentante résidente dans la présentation du président de l’Ordre des pharmaciens.
Pour elle, la présente rencontre constitue donc une occasion de plaidoyer auprès du ministre en charge des Affaires étrangères, Professeur Rober Dussey initiateur du CDL, pour un contrôle sous-régional. « Nous avons des communautés économiques qui pourraient se saisir de ce dossier et aller à l’harmonisation entre les différents États. Certaines zones économiques ont réussi cela avec brio, pourquoi pas la nôtre ? », a-t-elle dit.
Elle a, pour clore les débats, appelé les uns et les autres à rester vigilants quant à l’efficacité de leurs médicaments pour permettre une notification pour qu’on puisse avoir des médicaments de qualité au Togo.