La coalition antijihadiste menée par les USA et dont les forces sont déployées en Syrie et en Irak, a annoncé la capture de l’un des principaux dirigeants de l’État Islamique en Syrie. Elle n’a pas dévoilé son identité ni dit par qui l’opération avait été dirigée.
“Responsable de premier plan”
“L’homme capturé est un responsable de premier plan de l’EI”, a indiqué à l’AFP l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG syrienne qui dispose d’un réseau de sources à travers la Syrie en guerre. L’opération “menée par les Américains a été rapide et facile. Elle a eu lieu dans le village de Hmeirah, au nord-est de la ville d’Alep et à quatre kilomètres de la frontière avec la Turquie”, a précisé le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. “Deux des hélicoptères ayant participé au raid ont atterri près du village et un échange de tirs a suivi entre les maisons” du petit village formé d’une trentaine d’habitations, avant que l’homme ne soit arrêté, a-t-il ajouté, sans faire état de victimes.
Opération “méticuleusement préparée”
L’opération a été “méticuleusement préparée afin de minimiser le risque de dommages collatéraux, en particulier tout préjudice potentiel pour les civils”, a indiqué la coalition antijihadiste dans un communiqué. Des habitants ont affirmé à l’AFP que l’homme capturé était surnommé “Fayçal” et était récemment venu au village en provenance de la ville de Raqa, dans le nord de la Syrie.
Rare opération américaine
Plusieurs hélicoptères se sont dirigés dans la nuit vers le village de Hmeirah, a constaté un correspondant de l’AFP à proximité. L’opération n’a duré que quelques minutes, mais les hélicoptères ont survolé ensuite la région contrôlée par des groupes rebelles fidèles à la Turquie, dans un pays morcelé après le début de la guerre en 2011. Les opérations des forces spéciales américaines en Syrie sont rares. La dernière en date a eu lieu le 3 février. Le dirigeant de l’EI, Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, a alors été tué dans une opération américaine dans le nord-ouest de la Syrie, plus de deux ans après l’élimination de son prédécesseur Abou Bakr al-Baghdadi éliminé également dans un raid américain en Syrie.
L’EI n’a pas complètement disparu
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie et la conquête de vastes territoires, l’EI a vu son “califat” autoproclamé s’effondrer sous le coup d’offensives successives. Il a été défait en 2017 en Irak et en 2019 en Syrie. Mais le groupe extrémiste sunnite responsable de multiples exactions continue de mener des attaques à travers des cellules dormantes dans ces deux pays. Abou Hassan al-Hachimi al-Qourachi, le nouveau chef de l’EI, a jusqu’ici peu fait parler de lui. L’EI avait promis de venger la mort de Baghdadi, appelant notamment ses partisans à reprendre leurs attaques en Europe.
La guerre complexe en Syrie, où interviennent différents protagonistes, a fait environ un demi-million de morts depuis 2011.
Avec 7sur7