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Les femmes entrepreneurs togolaises affûtent leurs armes pour la conquête des marchés publics

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Mme Candide Bamezon, Coordinatrice nationale d’Innov’up et Présidente de la FEFA Togo

Au Togo, les femmes constituent 75% des acteurs économiques et participent à hauteur de 48% au PIB national, selon des chiffres du ministère de la promotion de la femme. Et pourtant, la quasi-totalité de ces femmes ne mènent leurs activités que dans le secteur informel. Pas de déclaration en tant qu’opératrices économiques, pas de cartes d’opératrices économiques, et pour certaines d’entre elles, comptabilité expéditive, bancale voire inexistante.

Un manque à gagner pour cette frange d’acteurs économiques qui ne prend pour l’heure que très peu conscience des conséquences négatives de cette situation. Les entreprises du secteur informel n’étant pas juridiquement reconnues voire peu connues, passent à côté de certaines opportunités et suscitent une certaine crainte (frilosité) vis à vis des banques et institutions financières.

Afin d’inverser la tendance, la Fédération des femmes entrepreneures et femmes d’affaires du Togo (FEFA Togo), l’incubateur d’entreprises Innov’up, la Direction nationale du contrôle des marchés publics (DNCMP) et le ministère de la promotion de la femme ont pris sur eux de donner aux jeunes et aux femmes entrepreneurs en particulier ou chefs d’entreprise, les outils nécessaires à travers un atelier de formation.

Tenue ce lundi 05 mars au siège de l’incubateur Innov’up à Lomé, cette rencontre a réuni une centaine de femmes et de jeunes entrepreneurs d’âge compris entre 18 et 40 ans. Portant sur le thème, “Modalités pratiques de mise en œuvre du decret du Chef de l’État concernant l’accès des femmes et des jeunes aux 20% de marchés publics”, elle s’inscrit dans le cadre des sensibilisations entamées par les différents acteurs afin de faire profiter effectivement des jeunes et femmes, le quota de 20% souhaité par le Chef de l’État dans son adresse à la nation en début d’année.

Une bagatelle de mesures au profit des entreprises des jeunes et des femmes

Au mois de mars est célébrée, la femme. Une célébration qui justifie d’ailleurs le thème choisi pour l’atelier de ce jour. Occasion saisie par la Directrice du FAIEJ, Mme Sahouda Gbadamassi-Mivédor de rappeler à la cible, les bénéfices qu’elle peut tirer en sortant du secteur informel et le processus régulier que lesdites entreprises doivent suivre avant de pouvoir bénéficier de cette participation aux appels d’offres.

“Vous devez aller sur le site ouvert par l’ARMP afin d’y inscrire vos entreprises. C’est la première étape et la plus importante”, a expliqué la Directrice du FAIEJ. En effet, l’inscription sur le site permet de rentrer dans la base de données constituée et qui sera utilisée par les entreprises lors des appels d’offres, demandes de cotations ou appels à soumissionner.

En dehors de cette première phase, la Directrice du FAIEJ a tenu à rappeler aux participant(e)s à cet atelier, les différents types de marchés publics auxquels les jeunes entreprises peuvent souscrire. Il s’agit en effet des types de marchés relatifs aux services d’infrastructures non complexes (construction d’écoles, de marchés et d’autres ouvrages simples), ensuite de la fourniture de biens et services et enfin prestations de services pour les juniors.

Elle a par ailleurs rappelé que les entreprises bénéficient d’un accompagnement de l’ARMP et de la Direction nationale du contrôle des marchés publics (DNCMP) à travers des formations qui se tiendront dans les trois différentes zones du territoire constituées à cet effet ( Zone 1 : de Lomé à Tsévié ; Zone 2 : de Tsévié à Blitta et Zone 3 : de Blitta à Dapaong). Une série de formations qui permettra aux entreprises de maîtriser les rudiments des procédures de soumission aux appels d’offres.

Mme Otchrimi Claudine, représentante de la Ministre de l’action sociale et de la promotion de la femme

D’autres mesures comme la création d’un guichet unique accessible au siège de l’OTR à Lomé, pour les démarches de soumission aux marchés publics afin que les entreprises puissent se faire délivrer les documents nécessaires dans un delai de 72 heures, entre autres ont déjà été rendues effectives. Une volonté affichée par les acteurs à divers niveaux pour permettre et faciliter l’accès des couches cibles aux 20% de part de marchés promis.

Une détermination de femmes pour les femmes

C’est parce que la plupart des femmes n’ont pas accès à la bonne information, sont dans la crainte, particulièrement des taxes entre autres qu’elles ont du mal à s’intégrer dans le maillon “formel” de l’économie au Togo et par ricochet, bénéficier des avantages y afférents, dont l’accès aux marchés publics et la possibilité de soumissionner lors des appels à projets. Pour l’heure, le taux de femmes inscrites sur le site de l’ARMP n’est que de l’ordre de 20% contre 80% des entreprises des hommes.

Une situation à laquelle les responsables des mécanismes étatiques veulent apporter un correctif à travers la séance de sensibilisation qui selon la Directrice de l’incubateur Innov’up et Présidente de la FEFA Cedeao, Mme Candide Leguede a pour objectif, “d’informer et de former sur les modalités pratiques de mise en œuvre de la mesure de promotion des femmes dans les marchés publics tel que décidé par le Chef de l’État.”

“Qui dit marchés publics suppose une certaine formalisation. Désormais, il ne faudra plus que nous soyons dans nos trains train traditionnels ou être dans l’informel comme d’habitude, mais de se faire connaître et de se faire déclarer afin que nous puissions profiter de cette aubaine que le gouvernement nous offre “, a insisté Mme Otchrimi Claudine, représentante de la ministre de l’action sociale pour l’occasion.

Mme Lèguèdè a par ailleurs insisté sur ce vœu en reprenant le thème général de la célébration de la journée internationale de la femme ” L’heure est venue, les activistes du monde rural sont debout pour la conquête des 20% de marchés publics”. Un message fort lancé aux femmes afin de faire d’eux des actrices majeures de l’économie en donnant plus de visibilité à leurs activités économiques.