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Les parlementaires en phase avec la réforme du système de santé basée sur l’approche contractuelle

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Professeur Moustafa Mijiyawa, ministre en charge de la Santé
Professeur Moustafa Mijiyawa, ministre en charge de la Santé

« Il est clair, celui qui produira trois fois plus, aura un bonus conséquent ». C’est ce qu’a affirmé le Professeur Moustafa Mijiyawa, en charge du ministère de la Santé, ce vendredi 17 juin à l’hémicycle, à l’issue de sa déclaration faite sur l’approche contractuelle devant les Parlementaires au cours de la dixième séance plénière de la première session ordinaire de l’année.  Une réforme censée améliorer la qualité et l’accès des soins aux populations togolaises.

Le réquisitoire du Ministre

Le Ministre Mijiyawa n’est pas allé d’une main molle dans sa présentation de la situation actuelle. « Tout le monde sait que le système de santé ne se porte pas bien, que ce soit au niveau périphérique, central ou dans nos hôpitaux. Il suffit d’interroger l’homme de la rue pour qu’il vous décrive une expérience malheureuse. »

« Et quand on y réfléchit, poursuit-il, contrairement à ce qu’on avance comme première raison, le manque de ressources, c’est vrai que les ressources ne sont pas suffisantes, mais ce n’est certainement pas la première raison. La première raison de ce déficit est certainement une question de gestion. C’est pour cela que le chef de l’État nous a instruits de mettre en place l’approche contractuelle. »

L’approche contractuelle : qu’est-ce que c’est ?

 Le principe est le suivant, explique le Ministre Mijiyawa : « l’État après élaboration du cadre juridique et opérationnel, va lancer un appel d’offres pour recruter des sociétés spécialisées dans la gestion hospitalière et qui ont déjà fait leur preuve en la matière. L’État signe un contrat avec celles-ci, et cède la gestion fonctionnelle à la société contractante. »

Un privé gère des agents de l’État ?

Le Ministre Mijiyawa rassure, « tout ceci sera élaboré en harmonie avec les règles de la fonction publique puisque les centres sont des structures de l’État. Donc, il s’agira d’un cadre qu’on va aménager en rappelant aux uns et aux autres leurs charges et avec cela, nous espérons que les choses iront de mieux en mieux (…) Contrairement à ce que les gens peuvent imaginer, ce n’est pas destiné à ce que l’État s’enrichisse. Le but de la manœuvre est que la population soit satisfaite en termes de soins. »

Comment recueillir l’adhésion des agents ?

Pour le médecin rhumatologue qu’est ce Professeur qui a plus d’une vingtaine d’années de carrière, pour atteindre cet objectif, « la première garantie est la pédagogie. Nous devons expliquer ce que nous sommes en train de faire pour dire que ce n’est destiné contre personne. Mais, destiné avant tout au bien-être de la population. »

L’État assumera ses prérogatives

Le Professeur Mijiyawa rassure également sur le rôle de l’État dans cette entreprise. « Au départ, ça va nécessiter un coût, et bien évidemment, l’État s’y engagera. En d’autres termes, au fur et à mesure que nous allons avancer, les déperditions actuelles n’auront plus lieu. La productivité sera meilleure et nous trouverons un canevas puisque ce sont des sociétés spécialisées dans la gestion qui sont dotées d’outils d’évaluations des agents et services. Sur cette base, il est clair que celui qui produira trois fois plus, aura un bonus conséquent ! »

« L’État ne se désengage pas. Il garde ses prérogatives régaliennes et il assumera ses prérogatives, mais le système que nous voulons mettre en place est pour remédier à la mauvaise gestion en cours », conclut le Ministre.

Des députés en phase avec la réforme

La députée Amouzou Djackey de la majorité, le parti politique Union pour la République (UNIR), donne son avis : « Nous avions apprécié tout ce qui est sorti de la déclaration du ministre et nous en sommes conscients. Il n’a fait que relater des faits réels que nous-mêmes, nous connaissons. Nous avons été aussi victimes de ces actes. Nous ne ferons que le soutenir dans la réforme que le Gouvernement envisage entamer. »

Le député Kodjo Atakpamey de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), un parti d’opposition : « J’ai de l’espoir à partir du moment où il y a une volonté politique qui accompagne ces réformes. Surtout que c’est décidé au plus haut niveau de la hiérarchie. Ils ont l’aval du chef de l’État et il reste qu’à mettre la volonté pour piloter cette réforme telle qu’il se doit. Nous apprécions cela. Il a apporté un éclairage assez important à nos lanternes pour nos populations. »

Le député Dr Kampatib Nangbadja du parti de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), un parti d’opposition : « On pense que nous les gens de l’opposition, on est là juste pour nous opposer. Nous sommes là pour apporter des critiques quand il le faut pour améliorer une situation quand il le faut. Cette fois-ci, le Ministre de la Santé nous a présenté une réforme qui doit être salutaire pour nos systèmes de santé qui sont par terre. Nous n’avons pas le choix, ce qui est en train d’être opéré, est fait pour améliorer le système. Nous ne pouvons que l’approuver. »

 Le Président de l’Assemblée nationale, Dama Dramani de la majorité, le parti UNIR : «  Nous saluons les efforts que le Gouvernement déploie chaque année en faveur du secteur de la santé en termes d’infrastructures, d’équipements, de personnels soignant, etc. Ces moyens ne sont pas satisfaisants pour couvrir tous les besoins de santé. Cependant, nous admettons comme vous que nous devons faire en sorte que le peu de moyens dont dispose l’État qui est mis à la disposition des services de santé soit bien utilisé. »