Selon des données croisées entre 2013 et 2018, les avortements sont légions dans le quotidien des Togolaises sexuellement actives. La situation est si alarmante que les professionnels de santé en parlent.
L’un d’eux, le Dr Douvi Madjé, membre de l’Association togolaise pour le bien-être familial – ATBEF – a passé en revue quelques chiffres.
On retiendra qu’en 2013, 5 780 avortements ont été recensés dont 1884 avortements provoqués, contre 6 694 avortements un an plus tard, dont 1 618 avortements provoqués.
En 2016, il y a eu au Togo, 7 694 avortements dont 1604 provoqués, puis, 8 933 cas en 2018 dont 1733 provoqués selon le spécialiste qui précise que ces données ne sont pas fiables. Elles relèvent uniquement des chiffres communiqués par les professionnels de santé, alors que les constats font état d’une grande ampleur d’avortements clandestins.
Au Togo, l’avortement est interdit. Il n’est autorisé que sous 3 conditions exceptionnelles à savoir : le cas de nécessité de protection de la vie et la santé de la femme (1), lorsque la grossesse résulte d’un viol ou d’inceste (2) et dans le cas d’une malformation grave du fœtus (3).
Alors que le phénomène des avortements clandestins est le plus préoccupant, les spécialistes appellent à vulgariser la loi sur la reproduction, sensibiliser la jeunesse et les familles. Il faudrait également penser à accompagner progressivement les jeunes filles dans les lycées qui tombent enceinte précocement, ce qui encouragera les autres à garder les bébés.
50 % des avortements clandestins aboutissent au décès. Sans oublier les handicaps notamment la stérilité.