L’essor du divertissement à domicile en France et en Belgique

L'essor du divertissement à domicile en France et en Belgique

Copyright : PIXABAY

Facebook
Twitter
WhatsApp

Depuis le choc sanitaire de 2020, nos loisirs ont changé de décor. Le salon, la chambre, et même parfois la cuisine, se transforment tour à tour en studio, en salle de cinéma ou, pour les amateurs de mises et de sensations fortes, en casino en ligne avec accès instantané. Autrefois imposé aux internautes, ce changement est à présent pleinement assumé et génère des retombées positives pour l’ensemble des créateurs, des plateformes et des fabricants de dispositifs connectés. Plongez dans l’histoire de cette transformation et voyez comment le divertissement domestique s’est métamorphosé au fil du temps.

Le streaming vidéo, locomotive du foyer connecté

Dix ans après son arrivée dans l’Hexagone, Netflix compte plus de dix millions d’abonnés, poussant les chaînes de télé classiques à accélérer la sortie de leurs propres services SVOD. En Belgique, 69 % des foyers disposent d’au moins un abonnement de streaming, soit une croissance bondissante de neuf points en un an. Résultat : chez les 18-34 ans, le visionnage “à la demande” a désormais supplanté la télévision ordinaire.

Cette ascension s’explique autant par la richesse des catalogues que par la finesse des algorithmes de suggestion. Les grands acteurs mondiaux investissent dans des productions locales, capables de séduire aussi bien le public Flamand que les spectateurs Français. L’attachement à une plateforme se mesure donc davantage à la quantité de contenus exclusifs qu’au tarif mensuel.

Téléviseurs intelligents, box et barres de son : la course à l’équipement

Le matériel suit la même trajectoire haussière. Le marché des smarts TV ne cesse de gagner du terrain dans le monde entier et en particulier en Occident. Les écrans modernes ont remplacé les anciens modèles de TV, donnant ainsi l’embarras du choix aux milliers de clients Français. Ambilight, 4K 120 Hz ou Dolby Atmos, qui étaient réservés aux audiophiles il y a quelques années, se généralisent et font du salon le cœur d’un véritable écosystème loisirs. De même, les ventes d’enceintes et de barres de son connectées se sont décuplées et ne font que croître au fil des années.

Jeu vidéo : un secteur tout proche des sommets malgré un répit tactique

Côté gaming, la France a enregistré en 2024 son deuxième meilleur chiffre d’affaires : 5,7 milliards d’euros, malgré un recul de 5,8 % après le record de 2023. Les consoles nouvelle génération dynamisent encore le marché, mais la tendance la plus marquante reste le cloud gaming, consistant à lancer un blockbuster sur un téléviseur sans console ni PC. Les opérateurs fibre l’ont compris et proposent désormais des options “gaming illimité” dans leurs box premium.

En Belgique, l’adoption est encore plus rapide, grâce à un réseau câblé très haut débit dense. Les bars e-sport se réinventent en louant leurs locaux aux streamers en quête de bande passante ultra-stable et d’un décor professionnel.

Podcasts et audio à la demande : la bande-son du quotidien

Si l’image domine souvent l’actualité, l’audio connaît une percée tout aussi spectaculaire. Près de 16 % des internautes français écoutent un podcast chaque semaine ; plus de 200 millions d’épisodes sont consommés chaque mois. Selon l’INA, un tiers des Français se tournent désormais vers ce format. Les marques l’ont bien compris : tutoriels, séries documentaires, fictions… Le son devient un outil de fidélisation qui libère l’écran.

Côté belge, les groupes de presse enrichissent leurs éditions digitales avec des podcasts, tandis que les plateformes musicales multiplient les playlists dédiées à la méditation ou le fitness à la maison, deux pratiques qui ont explosé depuis 2020.

Réalité virtuelle et métavers domestiques : promesse ou illusion ?

Casques plus légers, interfaces immersives, capteurs de mouvement… L’industrie multiplie les superlatifs pour annoncer la prochaine révolution. Pourtant, la démocratisation tarde. Les ventes de casques VR ont progressé de 10 % en France l’an dernier, mais l’usage régulier reste l’apanage des technophiles. Les freins ? Le coût, la fatigue oculaire et l’espace nécessaire.

En Belgique, quelques enseignes d’électroménager testent des “coins métavers” : casque sur la tête, le client visite virtuellement un appartement ou participe à un mini escape game. Pour vraiment décoller, ces technologies devront s’hybrider avec le commerce physique et l’événementiel.

Publicité et monétisation : le numérique dépasse les médias traditionnels

En 2024, 2 dépenses sur 5 en Belgique se sont dirigées vers le digital, un record absolu ! En France, la télévision connectée change la donne : sur les plateformes AVOD, les annonceurs paient au coût-par-foyer et atteignent des cibles inaccessibles via la TNT. Les publicités, calibrées par l’IA en fonction des goûts, du moment de la journée ou même de la météo, posent toutefois la question de la saturation publicitaire. Les régies devront trouver l’équilibre entre précision du ciblage et fréquence d’exposition.

Créations locales : la carte culturelle comme avantage stratégique

Le succès planétaire de séries françaises comme “Lupin” ou belges comme “La Trêve” illustre le potentiel des productions locales de qualité. Les plateformes internationales sont prêtes à financer des marques régionales puissantes, pourvu qu’elles disposent de récits et de talents exportables. Les studios français peuvent compter sur le crédit d’impôt audiovisuel, tandis que la Belgique valorise ses pôles d’animation de Liège et Charleroi pour attirer des coproductions.

Dans le jeu vidéo, la culture sert également de sésame. Ainsi, un RPG dans un Paris steampunk ou une enquête noire dans les Ardennes belges a le potentiel de séduire les joueurs du monde entier, friands de nouveaux univers.

Qu’attendre de 2025 ?

Tout porte à croire que le divertissement à domicile va continuer de prospérer. Les téléviseurs OLED plus économes, l’extension de la 5G fixe et la baisse du prix des casques VR vont élargir la base d’utilisateurs. Le défi pour l’industrie sera de préserver l’équilibre entre personnalisation et protection des données, accessibilité et rémunération des créateurs.

Dans un marché désormais global, la clé résidera dans les passerelles : un podcast adapté en série, un jeu vidéo tiré d’une licence télé… Les foyers, eux, ont déjà ouvert les portes au divertissement et les choses ne font que commencer !

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp