Eric Schmidt, PDG de Google de 2001 à 2011 a réaffirmé que Huawei, sous sanctions américaines depuis plus d’un an, s’est engagé « dans des pratiques inacceptables », dans une interview récemment accordée à BBC Radio 4. Le président du Defense Innovation Advisory Board sous la tutelle du Pentagone, a tout de même avoué que le vrai problème dans les relations entre les États-Unis et le géant chinois, était le défi que ce dernier représente pour le leadership technologique américain.
« La réponse à Huawei est d’avoir un produit et une ligne de produits aussi bonne », a-t-il déclaré au journaliste de la BBC sans remettre en question les soupçons d’espionnage à l’égard de l’entreprise.
« Il ne fait aucun doute que les informations ayant transité sur des routeurs de Huawei sont finalement tombées entre les mains de ce qui semblerait être l’État chinois », a affirmé Schmidt au média. Victor Zhang, directeur de Huawei au Royaume-Uni a pour sa part réfuté ces accusations au micro de la radio britannique.
Eric Schmidt affirme avoir pendant des années sous-estimé la capacité des Chinois d’innover. Selon lui, peindre la Chine comme une nation qui sait « copier », « organiser », « voler » mais qui n’est pas capable de produire de nouveaux produits est erroné. Il a appelé à se débarrasser de ces idées reçues concernant le potentiel d’innovation de l’Empire du milieu.

« Les Chinois sont tout aussi bons, et peut-être meilleurs que l’Occident dans les domaines clés de la recherche et de l’innovation », a expliqué l’ex-patron de Google dans la même interview.
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Il a par ailleurs fait part de ses préoccupations quant à la perspective de l’ordre technologique mondial. D’après lui, si les deux secteurs technologiques existants, américain et chinois, continuent de se développer séparément, cela entraînera la création de deux systèmes distincts, ce qui est indésirable pour l’Occident. Le futur leadership de la Chine est d’ailleurs incontestable.
« La Chine va dominer, que l’on fusionne ou sépare ces 2 secteurs technologiques. Les Chinois ont des ressources, ils ont de l’argent, ils ont des technologies », a-t-il ainsi commenté la montée en puissance chinoise à la BBC.