Mike, un banal poulet, fit tourner la tête de son propriétaire après avoir perdu la sienne. En septembre 1945, dans une ferme du Colorado, à Fruita, Lloyd Olsen et sa femme Clara en plein abattage de poulet ont assisté à la survie improbable de la volaille.
La tête coupée, il a déambulé autour du couple. Son énergie n’a pas désamplifié après une nuit passée au fond d’une boîte, rapporte l’arrière-petit-fils de la famille pour la BBC. Ce cas de la nature a vécu ainsi dix-huit mois.
Si la scène peut surprendre, la décapitation du poulet n’implique pas forcément la perte totale de son cerveau. Chez Mike, la fréquence cardiaque, la respiration, la faim et la digestion sont restées opérationnelles, grâce à la préservation du tronc cérébral.
En 2014, un étudiant anglais avait même proposé de supprimer le cortex cérébral des poulets pour réduire leur souffrance lors de l’abattage, preuve que la tête des volatiles est plus vide qu’elle en a l’air. En revanche, le caillot de sang qui a empêché la saignée à mort de l’animal relève d’une chance inouïe.
La presse s’était rapidement intéressée à cet apparent miracle. Le bouche-à-oreille faisant son effet, les fermiers avaient reçu de l’argent pour soumettre le poulet à une batterie de test à l’Université de l’Utah à Salt Lake City. Ils ont également longuement voyagé dans le pays, leur perle rare comme billet de transport, avant de rentrer pour la récolte.
Au retour, le duo a provoqué malgré lui la mort de cette poule aux œufs d’or. Une seringue oubliée, usitée pour les repas, a entraîné l’étouffement. Pour autant, le succès de la famille est toujours d’actualité. Chaque année dans leur ville d’origine, en mai, un festival est dédié au poulet sans tête.