Le plus souvent, c’est le changement d’aspect d’un grain de beauté qui alerte le dermatologue, sous réserve d’un suivi régulier. Mais que se passe-t-il lorsque l’on fait intervenir l’intelligence artificielle dans le repérage du cancer de la peau ? C’est ce qu’ont voulu savoir des chercheurs australiens de l’Université du Queensland, en comparant des diagnostics posés par des professionnels avec des diagnostics par intelligence artificielle (IA), et la combinaison des deux.
Pour ce faire, les scientifiques ont créé un système informatique s’inspirant du cerveau humain pour analyser des images de lésions cutanées pigmentées typiques des mélanomes, carcinomes ou kératoses. En parallèle, ils ont recruté 302 « évaluateurs » issus de 41 pays différents pour étudier ces mêmes images, dont 56% de dermatologues, 25,5% d’internes en dermatologie et 12,6% de médecins généralistes.
Ces professionnels confirmés ou en devenir ont produit des diagnostics seuls, puis avec l’aide de l’IA. Résultat : sans l’outil d’aide à la décision, les résultats étaient précis à 63,6%. Avec, à 77%. Les évaluateurs les moins expérimentés ont par ailleurs davantage fait évoluer leur diagnostic avec l’outil d’aide à la décision que les plus expérimentés, plus confiants dans leur diagnostic initial.
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Pour le Pr Monika Janda, de l’Université du Queensland, « l’aide à la décision grâce à l’intelligence artificielle a commencé à s’infiltrer dans les milieux de la santé, et pourtant peu d’études ont testé ses performances dans des contextes réels ou pour évaluer comment les cliniciens interagissent avec elle ». Cette étude montre, selon elle, « qu’une approche combinée IA-humain pour le diagnostic du cancer de la peau pourrait être la plus pertinente pour les cliniciens à l’avenir ».