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Lomé/Travail de sexe : une main-d’œuvre de plus en plus abondante ?

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Il est considéré comme le plus vieux métier du monde. Au Togo, comme dans les autres pays africains, la prostitution abonde aux coins de certaines rues.

Le bihebdomadaire togolais ‘Le Libéral’ dans sa parution de ce jeudi 6 février, consacre un dossier à cette activité qui se définit comme une forme d’échange économico-sexuel ponctuel, préalablement négocié. Le journal présente quelques raisons qui poussent celles qu’on appelle « travailleuses de sexe » à mener ce que l’on pourrait qualifier de vie de débauche.

À Lomé…

Les ronds-points ainsi que certains coins de la ville sont devenus des espaces dédiés à la commercialisation de « sexe ». Une balade en ville les soirs, nous a permis de nous rendre compte de la réalité. Au carrefour Déckon ou à Agoè, dans la banlieue nord de la capitale, les travailleuses de sexe ont élu domicile.

Chaque soir entre 18 h et 19 heures, ces coins de la ville se transforment en un grand bazar du sexe avec des « night clubs » qui animent l’ambiance. Autour d’une bière fraîche, des filles qui attendent d’être abordées par des hommes. Un verre offert en échange de leur numéro de téléphone et un grand sourire dans l’espoir de se retrouver plus tard dans la nuit pour une partie d’ébats sexuels, dénonce le journal.

La plupart des femmes qui s’adonnent à la prostitution le font à contre cœur. Interrogées sur les réelles raisons qui les poussent à se livrer à cette pratique dangereuse, il s’est révélé que c’est par manque de moyens.

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Illustration

« J’ai besoin d’argent pour payer le loyer et d’autres charges. Je dois me rendre plus belle afin d’attirer plus de clients et cela nécessite les moyens. J’ai plein de charges donc si je ne fais pas cela, je n’aurai rien pour assurer mon quotidien (…) je suis obligée de me vendre pour gagner de l’argent afin de m’occuper de moi-même et de mes enfants », telles sont les confidences d’une dame de la quarantaine, que rapporte le journal.

Un métier à haut risque

« Ce n’est pas avec plaisir que je pars la nuit avec quelqu’un que je ne connais pas. Des fois, on va chez lui à la maison ou dans un hôtel de la place. Parfois, tu peux tomber sur des gens mal intentionnés. J’ai plein de charges donc si je ne fais pas cela, je n’aurai rien pour assurer mon quotidien (…) je suis obligée de me vendre pour gagner de l’argent afin de m’occuper de moi-même et de mes enfants », telles sont les confidences d’une dame de la quarantaine, que rapporte le journal. Aujourd’hui, je suis arrivée à un stade où il m’est difficile d’arrêter ce travail-là, parce que je me suis déjà habituée à ça. Bien que je sois consciente que ce n’est pas une bonne chose, je ne peux plus arrêter », a avoué une autre professionnelle de sexe.

Une activité juteuse ?

Souvent, les tarifs sont fixés à la tête du client et selon sa bourse. « On peut servir un client à 1000f ou à 2000f. Mais pour certains clients, on leur demande de payer 10.000f, 20.000f ou même 30.000f » nous a confié une travailleuse de sexe dans les environs de Bè sous l’anonymat.

Le cas alarmant des mineurs

Parmi les femmes travailleuses de sexe, on dénombre pas mal de jeunes filles mineures. Agées entre 12 et 15 ans, ces fillettes font concurrence aux « professionnelles » du métier. Elles offrent leurs corps pour des relations sexuelles tarifées. À l’école comme dans la rue, cette génération de jeunes filles désabusées, commet des dérives sexuelles.

Malheureusement, l’on constate qu’elles sont de plus en plus nombreuses à s’adonner à cette pratique. La pratique est si préoccupante au point que personne ne peut plus se voiler la face. Il suffit de parcourir certains coins stratégiques de la capitale pour se rendre compte de l’ampleur du fléau. Moralement, il faut dire que ces fillettes sont l’illustration d’un message, celui de la dégradation des valeurs morales de notre société.

Par souci de survie et avec l’appât du gain facile, elles échangent leur corps contre de l’argent afin de subvenir à leurs besoins quotidiens. Le phénomène prend une proportion importante à Lomé et inquiète les Togolais. Dépressives et alcooliques, ces filles érigent ces pratiques indignes en profession.

La nouvelle forme de prostitution…

Dans les hôtels, les boites de nuit, les listes de ces prostituées circulent. Sur ces listes, on y trouve nom, prénom, tarifs et prestations fournies des travailleuses de sexe. Ces listes sont présentées aux clients de ces hôtels qui désirent s’offrir les services de ces prostituées.

Afin de gagner plus de clients, elles disent proposer des services exceptionnels au lit aux demandeurs. Contre une somme importante d’argent, elles proposent des positions inimaginables, des prestations exceptionnelles, bref, tout ce que madame ne peut pas avoir la maîtrise de faire à la maison.

À la différence de la prostitution classique (qui suppose qu’une femme se balade en ville à la recherche de clients à qui elle offre des services sexuels), cette nouvelle forme de prostitution consiste à ce qu’une femme dispose de plusieurs partenaires sexuels avec qui elle partage sa vie sentimentale. Et dans le cas d’espèce, ce sont les jeunes filles, majoritairement des lycéennes, des étudiantes ou encore des apprenties qui sont le plus souvent « spécialistes » en la matière. Même si cette nouvelle forme de prostitution est dissimulée et se veut bien discrète, elle l’est autant que la prostitution classique traditionnellement connue avec un dénominateur commun : la recherche du gain facile, souligne Le Libéral.

Quoi qu’on dise, le phénomène de la prostitution prend des proportions assez inquiétantes dans nos sociétés et traduit la dépravation des mœurs qui gangrène les couches sociales surtout la jeunesse, conclut le journal.