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M. Johnson Kueku –Banka, Directeur Général du CETEF, Centre Togolais des Expositions et Foires de Lomé, organisateur de la Foire Internationale de Lomé

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Très chers internautes, pour ce nouveau numéro de L-FRII, l’Avis d’un Expert du mois de juillet 2014, le Directeur Général du CETEF, Centre Togolais des Expositions et Foires de Lomé, organisateur de la Foire Internationale de Lomé, M. Johnson Kueku –Banka a bien voulu partager avec nous ses expériences et conseils en matière d’opportunités d’emploi et aussi le rôle des jeunes pour le développement de notre pays le Togo.

L-FRII: « M. le Directeur Général, bonjour. »

M. Johnson: « Bonjour »

 

L-FRII : « La Foire Internationale de Lomé ; la foire de toutes les opportunités qui rassemble divers acteurs économiques de diverses provenances. Elle sera à sa 12ème édition cette année 2014, M. le Directeur Général, pourquoi l’idée d’une telle fête foraine à la base ? »

M. Johnson : «Tout d’abord, je voudrais vous féliciter pour cette initiative prise pour informer les jeunes sur les possibilités qui leur sont offertes tout en les préparant à rentrer dans la vie active à travers vos articles. Il faut noter que la foire aura trente (30) ans l’année prochaine. À la création, les décideurs et initiateurs ont compris la prépondérance de la place occupée par les activités économiques et commerciales dans le pays. Du fait que les revenus servant à financer le budget de l’ État provenaient en grande partie des recettes douanières, des impôts et taxes perçues sur ces activités, il a donc été question de trouver un moyen pour leurs promotions. Cette foire a donc été créée à la base avec cette vision de promotion des activités économiques et commerciales.»

 

L-FRII: « M. le Directeur Général, vous côtoyez depuis plusieurs années le monde économique et avez suivi les changements qui y ont été opérés dans notre pays ; quelles sont selon vous les opportunités que ces changements offrent aux jeunes en matière d’emploi ? »

M. Johnson : « Depuis 2005, nous avons constaté cette volonté politique du gouvernement à opérer des réformes surtout au plan économique afin d’assurer le développement du pays. Ces réformes au niveau institutionnel permettent au secteur économique de se développer. Au rang de ces réformes, il y a des mesures directes pour créer de l’emploi aux jeunes. La création d’un cadre incitatif aux affaires permet aux entreprises de s’implanter sur le territoire et donc d’embaucher les jeunes qui sortent du système éducatif. Par ailleurs, d’autres mesures ont été prises pour permettre aux jeunes de créer leur propre entreprise. Il y a donc plusieurs fonds créés à l’endroit des jeunes afin de leur fournir des moyens pour la création de leur entreprise. Plusieurs procédures ont été mises en marche pour pouvoir les former à une bonne gestion des fonds et de leur entreprise. Voilà quelques exemples d’opportunités qui sont issues des différentes réformes du gouvernement permettant ainsi à la jeunesse de se trouver un emploi ou d’en créer. Contrairement à ce que l’on pense, on peut aujourd’hui commencer une activité avec peu de fonds. Les jeunes peuvent même se mettre ensemble selon leurs aptitudes et créer une entreprise commune. Avec de la rigueur et du sérieux, cette entreprise peut devenir une très grande structure qui aura un rôle important dans l’économie demain. »

 

L-FRII : « Au vu des grands chantiers et des opportunités d’emplois qui se profilent à l’horizon, comment les jeunes doivent-ils s’y prendre pour être à la croisée des chemins ? »

M. Johnson : « Aujourd’hui, il faut avoir le flair et observer comment  se développe le pays et voir les secteurs sur lesquels le gouvernement met un accent particulier. Il y a par exemple les secteurs portuaires et aéroportuaires qui offriront beaucoup d’emplois demain. Il importe alors d’aller suivre de près ce qui se fait là-bas et ne pas attendre dans deux ou trois mois quand les installations seront terminées et les recrutements lancés pour se rendre compte que les Togolais ne sont pas qualifiés pour les emplois qui seront pourvus. Dès qu’il y a un chantier du gouvernement, il faudra aller se renseigner sur les profils d’emplois qui seront demandés à la fin de ces constructions et se préparer une formation en conséquence.

Le conseil que je donnerai aux jeunes est que tout en étant sur les bancs, il faut se renseigner sur les métiers et les possibilités d’emploi, sur les initiatives du gouvernement pour préparer déjà une adéquation formation-emploi. »

 

L-FRII : « L’accent est, de plus, en plus mis sur l’entrepreneuriat des jeunes. Avez-vous alors quelques idées concrètes d’entreprises ou stratégies à partager avec nos jeunes ? »

M. Johnson : « Dans le secteur informatique par exemple, il ne faut pas forcément attendre un recrutement de la fonction publique. Le secteur informel regorge de responsables de grandes structures comme celles du grand marché qui ne disposent pas de comptabilité. C’est l’occasion d’approcher ces responsables, les convaincre et avec des logiciels et votre ordinateur, dresser un suivi pour ces entreprises et gérer leur comptabilité mensuellement. Avec une rémunération de cinquante (50) ou cent (100) mille francs par mois par entreprise et si vous en gérez deux, trois ou dix, vous gagnez largement votre vie. Vous n’avez rien à envier à un salarié ou un cadre, et ce sans avoir besoin de créer un cabinet ou une société. Votre ordinateur, clés USB etc. sont votre bureau.

De nos jours, l’État  a pris des dispositions pour alléger les frais de création d’entreprise. D’au moins un million (1.000.000) de francs CFA nécessaires avant, aujourd’hui avec cent (100.000) francs, on peut créer une SARL (Société À Responsabilités Limitées).

Je peux vous assurer qu’on peut partir de rien et construire une grande entreprise. Je me rappelle qu’en l’an 2000 à la réouverture après dix (10) ans de fermeture tout était à refaire. Nous nous sommes mis avec pratiquement zéro (0) franc. Vous connaissez la notoriété qu’a aujourd’hui la Foire Internationale de Lomé. L’essentiel, c’est le travail !

Il faut tout en étant à l’école, chercher des stages. C’est une méthode très peu courante dans nos zones francophones. Il ne faut pas attendre de finir sa formation avant de chercher des expériences professionnelles. Dans les pays anglo-saxons, il y en a qui vont à l’école pendant un temps, font des stages ou travaillent en entreprise pendant un ou deux ans avant de reprendre les cours. Tout cela pour avoir en même temps que le diplôme, l’expérience professionnelle requise. L’offre évolue souvent de manière parallèle à la main d’œuvre et c’est à vous de chercher à faire cette adéquation formation-emploi grâce à ce changement de mentalité. »

 

L-FRII : « Depuis déjà deux ans, la foire organise des séances de présentations sur les métiers à l’endroit des jeunes. Quelle sera la thématique au centre des débats de cette année ? »

M. Johnson : « Cette année, la thématique tournera autour des énergies renouvelables, un nouveau secteur très porteur demain, mais auquel les jeunes ne s’intéressent pas vraiment. Le thème de cette année est : « Les énergies renouvelables, source de progrès et de développement durable ». Il sera question de présenter des exemples concrets de réalisations imaginables grâce aux énergies renouvelables. Quatre (04) panels seront animés sur cette thématique dont ceux relatifs à comment on peut en tirer profit et les emplois que ce secteur engendrera.

La Société Africaine des Biocarburants et des Energies Renouvelables (SABER), nous présentera les possibilités d’emploi qu’offriront les énergies renouvelables demain. Il y aura aussi une présentation d’un jeune sur son projet de parc industriel en énergies renouvelables. Tout cela pour montrer comment tirer profit du soleil par exemple que nous avons en abondance chez nous et comment le mettre au service des populations à moindre coût.»

 

L-FRII : « Beaucoup de jeunes visitent la foire dans un but ludique. Au vu de toutes les opportunités  que la foire offre en matière de networking et de présentations  d’entreprises, quel message avez-vous pour inciter ces jeunes à profiter de  cette opportunité pour leur propre développement économique demain ? »

M. Johnson : « En effet, la foire est une plateforme qui offre beaucoup d’opportunités. A ceux qui sont pratiquement en fin de cycle je peux leur dire que c’est l’occasion pour eux de rencontrer les hommes d’affaires, promoteurs et chefs d’entreprise exposants qui cherchent des partenaires. Notre foire voit de plus en plus des exposants venus de l’étranger chercher des partenaires au Togo. Parfois, ces derniers repartent pas totalement satisfaits faute de n’avoir pas trouvé de partenaires alors qu’il y a ces jeunes qui peuvent approcher ces responsables, se montrer digne de confiance et commencer par travailler avec eux. C’est aussi l’occasion d’approcher les entrepreneurs confirmés pour leur demander comment ils ont réussi et bénéficier de leur expérience. Je peux vous assurer que, j’ai des exemples de jeunes qui ont trouvé du travail grâce à la foire, d’autres sont devenus entrepreneurs, car ayant trouvé des partenariats et tout cela par le sérieux avec lequel ils ont travaillé avec ces entreprises. Les jeunes doivent être plus curieux, et plus, entreprenants en visitant la foire.

Les plus jeunes, au lieu de se livrer uniquement à cette partie ludique peuvent déjà se préparer pour demain en rentrant en contact avec des entreprises et des promoteurs et en leur posant des questions.

Les étudiants dans les écoles techniques, de recherches ou même de simples groupes de jeunes peuvent se mettre ensemble et participer à la foire pour exposer leurs innovations et par là trouver des partenaires ou financiers pour concrétiser leurs projets.

L’appel que j’aimerais lancer aux jeunes par cette occasion est que la foire doit être vue et appréciée désormais par les jeunes non seulement comme un lieu de loisirs, mais surtout comme un lieu de contacts pour l’avenir professionnel.»

 

L-FRII: « Pourriez-vous  nous faire-part des innovations que la foire propose pour cette édition ? »

M. Johnson : « La plus grande innovation porte sur le thème. Nous abordions d’habitude la foire de manière générale, mais à partir de cette année, un thème général sera choisi pour chaque édition. Il y a l’ouverture d’un salon de trois cent (300) m2 pour l’exposition des œuvres relatives au thème.

Des mesures seront prises quant à la gestion des visiteurs les week-ends. D’autres portes seront donc ouvertes et exploitées pour fluidifier l’accès à la foire. La sécurité sera aussi renforcée et en bref, tout ce qui a constitué un point d’ombre lors des éditions précédentes sera revu et amélioré. »

 

L-FRII : « M. le Directeur Général, puissions-nous clore cet entretien avec un mot d’espérance. Quel est votre vœu le plus cher pour la jeunesse togolaise ? »

M. Johnson : « Mon vœu le plus cher est de voir ces jeunes plus ambitieux pour pouvoir réaliser leurs rêves malgré les difficultés et barrières auxquelles ils seront confrontés. J’ai espoir qu’avec les réformes et la volonté que le gouvernement affiche ainsi que la détermination des jeunes, le problème du chômage peut se résoudre. Il n’y a pas de pays avec un taux de « chômage zéro », L’ ‘État est en train d’arranger les choses pour créer un cadre d’épanouissement des emplois que ce soit par l’entrepreneuriat ou par des structures nées des investissements. Beaucoup de courage, de persévérance, d’espoir et surtout de volonté à aller chercher soi-même son avenir ; c’est ce que je peux souhaiter à ces jeunes pour clore cet entretien. »

 

L-FRII: « Merci M. le Directeur Général. »

M. Johnson : « Merci et beaucoup de courage »