Madagascar : c’est officiel, le nouveau président connu ; il s’agit de…

Madagascar nouveau président Michaël Randrianirina

Crédits photo : REUTERS - Zo Andrianjafy

Facebook
Twitter
WhatsApp

À peine le coup d’État acté le 14 octobre 2025 que l’île a déjà un nouveau président : le colonel Michaël Randrianirina accède en effet à la présidence.

Concrètement, la Haute Cour constitutionnelle l’y a autorisé après que le président sortant Andry Rajoelina eut quitté le pays.

L’investiture est programmée pour le 17 octobre 2025 au Palais d’État d’Ambohidahy à Antananarivo.

« Conformément à l’article 48 de la Constitution, le colonel Randrianirina Michaël prêtera serment en qualité de Président de la Refondation de la République de Madagascar lors d’une audience solennelle de la Haute cour constitutionnelle (…) au Palais d’Etat d’Ambohidahy (…) le vendredi 17 octobre », précise un communiqué lu à télévision nationale malgache ce 15 octobre 2025.

Qui est le colonel Michaël Randrianirina, le nouveau président de Madagascar ?

Cet officier de 51 ans dirigeait le CAPSAT, le Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques.

Cette unité blindée figure parmi les plus influentes de Madagascar. Randrianirina y commande depuis quelques années des soldats formés à l’académie militaire d’Antsirabe. Bref, c’est un homme qu’on ne présente plus à ceux qui suivent l’armée de l’île.

Son ascension débute samedi 11 octobre 2025. Tandis que la jeunesse manifeste depuis des semaines contre la cherté de la vie, les coupures d’électricité et l’absence d’eau courante, le colonel adresse un appel vidéo aux forces de sécurité : refuser de tirer.

Ces paroles liquident la loyauté de nombreux soldats. Le CAPSAT abandon les casernes. Ses troupes rejoignent les protestataires au cœur d’Antananarivo, place du 13 mai. Rajoelina comprend le signal. Il quitte le pays dans la journée du 12 octobre en invoquant des risques de sécurité.

Trois jours plus tard, le 14 octobre, l’Assemblée nationale vote la destitution du président. Le même jour, en fin d’après-midi, Randrianirina se tient devant le palais présidentiel d’Ambohitsirohotra, micro en main. Il énumère les mesures qui s’imposent : dissolution du Sénat, de la Haute Cour constitutionnelle, suspension de la Constitution. Une colère froide balaie ses phrases. « On va prendre le pouvoir à partir d’aujourd’hui et on dissout le Sénat et la Haute Cour constitutionnelle », lance-t-il.

L’officier n’entre pourtant pas en scène comme un Napoléon. Il refuse le terme de coup d’État. « L’armée a simplement montré qu’elle existe encore et a répondu à l’appel du peuple malgache », assure-t-il aux journalistes. Il se décrit comme un simple exécutant. Le vrai pouvoir, affirme-t-il, repose entre les mains du commandement militaire supérieur.

Son parcours personnel porte des cicatrices. En novembre 2023, le colonel avait critiqué publiquement Rajoelina et semé le doute dans les rangs.

Les autorités de l’époque l’accusaient d’inciter à la mutinerie en vue d’un coup d’État. Condamnation prononcée, prison brièvement, puis libération en février 2024 avec sursis. Cette expérience lui confère une légitimité insolite : celui qui s’élève contre le tyran possède un casier judiciaire pour l’avoir fait.

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp