Madagascar : l’armée répond aux accusations d’une tentative de coup d’État

Madagascar coup d'État

Crédits photo : France 24

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À Madagascar, l’armée brise enfin le silence concernant les accusations de tentative de coup d’État.

Concrètement, le colonel Mikaël Randrianirina a décidé de briser le silence. Cet officier du Capsat, le Corps d’appui à la protection des institutions, s’est confié à Jeune Afrique et RFI.

Sa présence remarquée lors des récentes mobilisations à Antananarivo a alimenté les spéculations. Le président Andry Rajoelina parle de tentative de putsch. Lui s’en défend.

« Je ne détiens pas le pouvoir. Le contrôle de l’armée, non, je ne le détiens pas. C’est le chef d’état-major général qui a le contrôle de l’armée », affirme-t-il.

Le colonel se présente comme un simple « officier exécutant ». Il raconte avoir assisté à la passation entre l’ancien et le nouveau chef d’état-major. Rien de plus, assure-t-il.

La Grande Île traverse une période agitée. Les Nations unies font état de 22 morts et de dizaines de blessés depuis le début des protestations. Le mouvement Gen Z Madagascar mobilise des milliers de jeunes contre les coupures d’électricité et les pénuries d’eau. Des soldats d’élite ont rejoint les manifestants. Enfin, c’est ce que rapportent plusieurs observateurs sur place.

Le colonel Randrianirina rejette catégoriquement les accusations du président. « Je ne pense pas qu’il y ait eu un coup d’État. L’armée a simplement montré qu’elle existe encore et a répondu à l’appel du peuple malagasy », déclare-t-il. Son passé complique néanmoins sa position.

Condamné puis brièvement détenu en 2024, il a repris son statut d’officier actif après sa sortie de l’hôpital militaire de Soavinandriana.

L’officier défend le rôle de l’armée malgache. Selon lui, elle doit « protéger le peuple et le pays contre les agressions extérieures ». Pas s’opposer au président. Il reconnaît pourtant que Madagascar vit actuellement un « chaos ». La responsabilité ? Il la renvoie « aux dirigeants » plutôt qu’aux militaires.

Air France a suspendu ses vols entre Paris et Antananarivo jusqu’au 13 octobre en raison de la situation sécuritaire. La compagnie cite des préoccupations liées à la sécurité de ses équipages et passagers. D’autres transporteurs ont pris des mesures similaires.

Le colonel Randrianirina affirme ne pas être en contact avec les acteurs politiques. Il dit vouloir éviter toute récupération. Les mouvements de jeunesse qui campent sur la place du 13-Mai ? Il assure ne pas leur parler. Bref, il se tient à distance.

« Pour l’instant, je suis un simple officier. Dieu seul sait la suite », conclut-il. Il appelle à laisser le peuple malgache décider de l’avenir du pays. Cette position ambiguë ne satisfait ni le pouvoir en place ni ses détracteurs.

Le président Rajoelina maintient ses accusations. Son cabinet a publié un communiqué évoquant « une tentative illégale et forcée de prise de pouvoir ». Les tensions restent vives dans la capitale. Les forces de sécurité continuent de patrouiller dans les quartiers sensibles d’Antananarivo.

La situation demeure incertaine. Les prochains jours diront si Madagascar glisse vers une confrontation ouverte ou si un compromis politique émerge. Le colonel Randrianirina, lui, attend. En simple officier, dit-il.

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