Mali : mauvaise nouvelle pour Assimi Goïta et les populations, les jihadistes du GSIM mènent un…

Mali : mauvaise nouvelle pour Assimi Goïta et les populations, les jihadistes du GSIM mènent un…

Crédit Photo : letemps.ch

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Les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) mènent une forme de « jihad économique » dans l’ouest du Mali visant à fragiliser la région, estime le think tank Timbuktu Institute dans un rapport publié vendredi.

Ces derniers jours, les jihadistes ont imposé un blocus dans le sud et l’ouest du pays, zones frontalières avec le Sénégal et la Mauritanie d’où proviennent chaque jour des produits vitaux pour l’économie du pays.

Le Mali, dirigé par une junte, est confronté depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires.

Dans son rapport, le Timbuktu Institute estime que la stratégie jihadiste vise à « la fragilisation progressive » de la région « en menant une forme de +jihad+ économique par le ciblage des axes logistiques vitaux ».

La région de Kayes (ouest) est un « hub économique stratégique » et la route reliant Bamako à Dakar par Kayes « est un axe commercial crucial », « facilitant plus de 70% des importations maliennes », indique ce rapport.

Le GSIM instaure depuis début septembre des barrages ponctuels sur les grands axes menant vers la capitale, entraînant une forte perturbation de la circulation des biens et des personnes près de Bamako, et dans l’ouest du pays.

« Le groupe cherche ainsi à asphyxier Bamako », relève le think tank ouest-africain basé à Dakar.

« En ciblant les axes-clés d’approvisionnement », les jihadistes perturbent « l’approvisionnement de Bamako en carburant et denrées alimentaires indispensables, provoquant des hausses de prix et une insécurité alimentaire accrue », poursuit-il.

N’ayant pas accès à la mer, le Mali achemine par la route la plupart des produits dont il a besoin (hydrocarbures, poisson, fruits et légumes…) à partir du port de Dakar, de la Mauritanie ou de la Côte d’Ivoire.

La semaine dernière, plusieurs témoins interrogés par l’AFP ont rapporté avoir vu sur l’axe Ségou-Bamako une file de voitures à l’arrêt sur plus d’une dizaine de kilomètres près de la capitale à cause du blocus.

Au moins dix bus de transport ont été incendiés sur l’ensemble du territoire par les jihadistes.

Une compagnie de transport privé particulièrement visée par les attaques jihadistes a annoncé la suspension de ses activités « jusqu’à nouvel ordre pour raisons de sécurité ».

Si l’armée malienne a dans un premier temps minimisé les actions des jihadistes sur le terrain, elle a finalement annoncé l’envoi de troupes sur les axes routiers de l’ouest et du sud pour « rétablir l’ordre ».

Le rapport note enfin le « ciblage des entreprises étrangères, notamment chinoises, pour saper la confiance des partenaires économiques du Mali ».

© Agence France-Presse

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