Répondant partiellement aux demandes répétées de la Cédéao de presser la transition, la junte au pouvoir au Mali s’est donné jusqu’à mars 2024 avant de rendre le pouvoir aux civils.
Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a signé un décret en ce sens lu à la télévision d’État et stipulant que “la durée de la transition est fixée à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022”.
Cette annonce intervient au surlendemain d’un sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui a imposé le 9 janvier au Mali de sévères mesures de rétorsion commerciales et financières – avec pour objectif de forcer la junte à présenter un calendrier “acceptable” de retour des civils au pouvoir.
En mars, la Cédéao avait notamment demandé aux autorités de transition d’adhérer au calendrier de 12 à 16 mois de transition recommandé.
Des prétentions abaissées sous le coup des sanctions
Les colonels qui ont pris par la force en août 2020 la direction de ce pays se sont dédits de leur engagement initial à céder la place à des civils après des élections programmées en février dernier.
En début d’année, ils projetaient même de gouverner jusqu’à cinq années supplémentaires. Avant le sommet de la Cédéao, alors que les sanctions accentuent la crise dans ce pays pauvre et enclavé, ils avaient ramené leurs prétentions à 24 mois, sans les formaliser comme ils l’ont fait lundi.
À l’approche du sommet de samedi, la poursuite du dialogue entre la Cédéao et la junte avait suscité au Mali un certain espoir dans la levée des sanctions. Divisés sur la conduite à tenir, les dirigeants ouest-africains ont renvoyé toute décision à un nouveau sommet le 3 juillet.
Mais ils ont décidé de “continuer le dialogue afin de parvenir à un accord permettant une levée graduelle des sanctions à mesure que les étapes de la transition seront franchies”. Reste à savoir si le décret aura un impact.
Avec France24