Manifestations post-électorales au Cameroun : HRW dénonce la répression meurtrière et les arrestations massives

Paul Biya presidential election Cameroon results

Crédits photo : Photo par ROBERT FIMBAYE / AFP

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L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé ce mercredi 12 novembre 2025, dans un communiqué les arrestations massives et la répression meurtrière des manifestations qui ont suivi la réélection contestée de Paul Biya au Cameroun.

Depuis fin octobre et la réélection pour un huitième mandat de Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis 1982 au Cameroun, les grandes villes du pays ont été secouées par des manifestations à l’appel du candidat Issa Tchiroma.

Cet ancien ministre passé à l’opposition a crée la surprise en mobilisant une partie de la jeunesse avide de changement, il s’est autoproclamé victorieux et a appelé à plusieurs reprises à défendre sa victoire.

« Plusieurs dizaines » de personnes ont perdu la vie a reconnu la semaine dernière le ministre de la communication René Emmanuel Sadi jeudi, sans toutefois préciser le bilan exact.

« Certaines manifestations ont été violentes, les foules ayant attaqué des policiers et des gendarmes en leur lançant des pierres et d’autres objets. Dans certaines zones, les manifestants ont érigé des barricades, incendié et saccagé des bâtiments publics, des magasins et d’autres biens privés. Les forces de sécurité ont répliqué par l’usage de la force létale » détaille HRW dans son communiqué.

Et pour Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur l’Afrique pour HRW, « la répression violente contre les manifestants et les citoyens ordinaires à travers le Cameroun met à nu une répression de plus en plus profonde qui jette un nuage noir sur l’élection ».

Les autorités ont déclaré jeudi avoir arrêté « plusieurs centaines » de personnes. Ils seraient « jusqu’à 2.000 personnes dont des mineurs » selon un groupe de 149 avocats mobilisés pour assister bénévolement les détenus, relève l’ONG dans le communiqué, qui s’inquiète que certains aient été placés dans « un centre de détention où Human Rights Watch a documenté l’utilisation systématique de la torture ».

« Les autorités camerounaises doivent libérer immédiatement toutes les personnes détenues en lien avec des manifestations pacifiques ou pour avoir exprimé pacifiquement leur opposition au gouvernement », a déclaré Mme Allegrozzi.

« Toute personne qui commet des actes de violence doit être inculpée de manière appropriée, et ses droits à une procédure régulière doivent être pleinement respectés », insiste-t-elle.

Au Cameroun, le président Biya a « supprimé la limitation des mandats présidentiels en 2008 et réprimé systématiquement l’opposition et la dissidence, rappelle  l’ONG, qui dénonce un espace civique bouclé et de sévères restrictions à la liberté d’expression, de réunion et d’association » dans les mois qui ont précédé l’élection.

© Agence France-Presse

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