Depuis le 26 juillet 2022, une lettre de Blaise Compaoré fait la Une de plusieurs presses internationales.
Dans cette note, l’ancien président burkinabé demande pardon au peuple et en particulier à la famille de Thomas Sankara. Il a fait porter sa lettre d’excuses par un ancien ministre ivoirien, Ally Coulibaly et était, pour la circonstance, accompagné de la fille de Blaise Compaoré, Jamilla Compaoré.
“Je demande pardon au peuple burkinabé pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère, plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Isidore Sankara. J’assume et déplore, du fond du cœur, toutes les souffrances et drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon”, peut-on y lire.
Cette lettre a suscité de vifs débats sur la toile. Et il faut croire que ce pardon médiatique n’a pas attendri l’épouse de Thomas Sankara et la famille de l’ex-président du Burkina Faso assassiné le 15 octobre 1987.
Mariam Sankara, dans un entretien avec Jeune Afrique à retrouver sur Burkina On Line, n’y est pas allée par quatre chemin.
“Le pardon ne se décrète pas”, a-t-elle indiqué confiant sa surprise en apprenant le mea culpa de Blaise Compaoré dans la presse. “Je doute de la demande de pardon de Blaise Compaoré. Je crois que la meilleure manière de demander le pardon c’était de répondre à la convocation de la justice, voilà, il a été jugé par contumace. En même temps, ce n’est pas une façon de dire que nous ne sommes pas pour le pardon, l’unité et la réconciliation. Non, loin s’en faut. C’est la manière, la forme, voilà ce qu’on y met au fond.”
