Volodymyr Zelensky ne veut pas “influencer” le vote. A quatre jours du deuxième tour de l’élection présidentielle, le président ukrainien a accordé une interview à BFMTV ce mercredi 20 avril. Dans celle-ci, il a invité Marine Le Pen à admettre qu’elle “s’est trompée” et a souhaité ne pas “perdre” ses relations avec Emmanuel Macron.
“Si madame la candidate comprend qu’elle s’était trompée, (..) notre relation pourrait changer”, a-t-il déclaré, tout en ajoutant ne pas être “persuadé” d’avoir “le droit, aujourd’hui, d’influencer ce qui se passe chez” nous.
Avec ce message, le président ukrainien rappelait l’interdiction de séjour de la candidate du Rassemblement national dans son pays, en 2017, après avoir défendu l’annexion de la Crimée par la Russie. “Je veux dire que bien évidemment j’ai des relations avec Emmanuel Macron et je ne voudrais pas les perdre”, a ajouté Volodymyr Zelensky.
Une déclaration qui risque de ne pas plaire à Marine Le Pen, critiquée pour ses liens présumés avec la Russie. Sur l’antenne de franceinfo à la fin du mois de mars, un mois après le début de la guerre en Ukraine, elle s’était montrée distante avec Volodomyr Zelensky. “Je crois juste qu’il se comporte comme un chef d’État. Et ça ne devrait pas susciter l’admiration, ça devrait être normal, assurait Marine Le Pen. C’est parce que nos propres dirigeants ne se comportent pas toujours comme des chefs d’État qu’on trouve que c’est merveilleux quand les autres le font.”
Et d’ajouter : “Il défend les intérêts de l’Ukraine, le fait avec beaucoup d’énergie et fait preuve de patriotisme. Qu’est-ce que je peux avoir à dire sur cela ? Je suis quelqu’un qui défend la souveraineté nationale”.
Emmanuel Macron : “Je retournerai à Kiev”
Volodomyr Zelensky a aussi critiqué Emmanuel Macron, qui se refuse à employer le terme de “génocide” pour décrire l’action de la Russie en Ukraine. “Je lui ai dit que je voulais qu’il comprenne qu’il ne s’agit pas d’une guerre, que ce n’est rien d’autre qu’un génocide. Je l’ai invité à venir quand il en aura l’occasion, avait précisé le président ukrainien sur l’antenne de la BBC. Il viendra, et il verra, et je suis sûr qu’il comprendra.”
En campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait déclaré que le terme “génocide” devait à son avis être “qualifié par des juristes, pas par des politiques” et que “rentrer dans l’escalade verbale” n’était “pas aider l’Ukraine”. Sur le plateau de C à vous ce lundi 19 avril, le Président candidat a expliqué souhaiter se rendre en Ukraine. “Je retournerai à Kiev, assurait-il, mais j’y retournerai pour apporter quelque chose d’utile, pas simplement pour témoigner d’un soutien”, rapporte Closer.