Air France a négocié avec les syndicats un accord prévoyant la suppression de 260 nouveaux postes de personnels au sol en France, où son réseau court-courrier souffre de désaffection, a annoncé mardi l’entreprise.
La compagnie aérienne avait conclu en 2024 un accord de rupture conventionnelle collective (RCC) pour 370 emplois au sol, courant d’octobre 2025 à octobre 2026, a rappelé son directeur des ressources humaines, Patrice Tizon, dans un entretien avec l’AFP.
Or, face à la poursuite de la réduction de l’activité de la compagnie sur le réseau intérieur français, « on a renégocié avant l’été et on a terminé une nouvelle RCC qui a été de nouveau signée majoritairement par trois syndicats et qui couvre 260 suppressions d’effectifs entre avril 2026 et décembre 2027 », a expliqué le DRH.

Ce chiffre pourrait être théoriquement plus élevé, le quota étant de 404 postes, comme révélé par le média L’Informé. Le plan doit encore être validé par la Direction régionale interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS).
« On préfère avoir un quota plus large, mais on estime aujourd’hui qu’il y a 260 postes supprimés », a insisté M. Tizon, en soulignant qu’aucun départ ne serait contraint et que ces réductions de postes s’effectueraient « à 90 % sur des dispositifs de fin de carrière ».
Cette RCC, dispositif qui ouvre des droits à la formation ou à la création d’entreprise pour les salariés souhaitant quitter la société avec un projet de reconversion professionnelle, ne concerne « que le sol » — les personnels accueillant les clients en aéroport ou les employés des centres d’appel — « mais pas les navigants », a précisé le directeur des ressources humaines.
Pour lui, il s’agit d’« un accompagnement d’une forte baisse de l’activité » sur le réseau intérieur, face à la concurrence du train et des visioconférences.
Prenant acte de cette tendance, Air France avait annoncé en 2023 qu’elle allait largement quitter en 2026 sa base historique de Paris-Orly pour regrouper ses opérations sur sa plateforme de correspondance de Paris-Charles-de-Gaulle, au nord de la capitale.
À l’époque, la compagnie s’était engagée à ce que cela ne conduise pas à des départs contraints pour ses quelque 430 employés au sol concernés à Orly.
Malgré ces suppressions de postes, Air France, qui avait taillé dans ses effectifs pendant la crise sanitaire, a recommencé à créer des emplois nets, a fait valoir son DRH : « On était 38 000 (effectifs totaux) en 2022, on est passé à 39 000 en 2023, on est repassé au-dessus de 40 000 en 2024 ».