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« Même après avoir laissé les bancs, j’ai gardé cette envie d’apprendre, de réapprendre, de toujours chercher à savoir plus. Ce qui m’a permis d’être ce que je suis », Afiwa Aziadjipe, 2e prix au concours Koiffure Kitoko 2018

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Avez-vous une passion ? Vivez-vous votre passion au quotidien ? Si oui, votre rendement ne sera que meilleur et grande sera votre satisfaction pour le travail accompli. En atteste, l’énergie débordante et l’onde positive qui ruissèlent autour de Florence Afiwa Aziadjipe, patronne du salon de coiffure « Abidjanaise » à Lomé, qui a défrayé la chronique, lors de son remarquable passage au concours panafricain, Koiffure Kitoko, diffusé sur la chaîne A + en avril dernier.

Entre deux tresses, dans son stand à la 7e édition de la foire Adjafi, elle partage avec nous sa passion et comment elle est entrée dans sa destinée.

Afiwa Aziadjipe, concours, Koiffure Kitoko, 2018
Afiwa Aziadjipe

L-FRII : Koiffure Kitoko, c’est l’émission qui vous a révélée aux yeux du continent africain et du monde. Sept (7) mois après cette aventure,  quel bilan faites-vous ?

Afiwa Aziadjipé : Le bilan est positif. Dans mon travail, il y a eu plus de clientes, et la plupart m’ont découverte à travers l’émission.

Vous être la patronne du salon de coiffure « Abidjanaise », mais vous vous n’êtes pas levée pour devenir coiffeuse. Vous avez fait certainement des études et une formation pratique. Comment y êtes-vous parvenue ? 

La coiffure, c’est ma passion. Je l’ai découverte depuis toute petite. Je tressais tout ce que je pouvais trouver, même les pagnes. Je n’ai pas fait de grandes études. J’ai reçu des formations par ci et là, sur le tas ; ici au Togo comme dans la sous-région. Chaque année, je pars en stage, ce qui me permet d’améliorer ma pratique.

J’aime apprendre. Même après avoir laissé les bancs, j’ai gardé cette envie d’apprendre, de réapprendre, de toujours chercher à savoir plus. Ce qui m’a permis d’être ce que je suis. L’envie de bien faire m’a poussée loin.

Où avez-vous suivi vos formations ?

Je suis allée au Sénégal, chez une dame qui fait bien les coupes. Je suis allée en Côte d’Ivoire plusieurs fois puisque c’est là que j’ai grandi. L’année surpassée, j’étais au Burkina pour les tresses puisque c’est un pays sahélien, ils ne font pas le tissage,  leurs professionnelles sont plus spécialisées dans les tresses. J’ai appris énormément chez eux, c’était vraiment bénéfique.

Quel est le rôle de l’école ou des différentes formations dans la réussite qui est la vôtre ?

L’école a été très importante parce qu’elle me permet d’abord de mieux exprimer mon art ; d’avoir plus de connaissances parce que la coiffure n’est pas seulement pratique, il y a aussi la partie théorique. Il faut connaître les produits et les détails de ce qu’on fait.

La formation pratique dans le milieu de la coiffure, on n’en finit jamais. A chaque fois que je vais me former, je découvre toujours quelque chose de nouveau. Cela m’ajoute un plus.

Prévoyez-vous de donner vous-même des formations ?

Je vous prends aux mots. Je l’organise déjà. Je reçois différentes coiffeuses et aussi des étudiantes qui viennent pour se faire former. C’est une formation que j’ai lancée à travers  mes connaissances et mes contacts WhatsApp et Facebook.

Lire aussi : Koiffure Kitoko, saison 3 : le défunt Alain Chapo, assassiné par ‘un conjoint’, a séduit plus d’un

Quelle est la prochaine étape ?

A court terme, c’est d’abord agrandir mon salon ; avoir plus d’espaces pour les formations. Partant de là, j’ouvrirai ma propre école de formation.

Quel message auriez-vous à adresser aux jeunes qui considèrent ce travail comme un sot métier ?

Je leur dirai qu’elles se trompent ou qu’ils se trompent carrément (puisque j’ai des hommes chez moi, au salon). Je fais la coiffure depuis toujours. Si la coiffure était un sot métier, je ne serais pas là où je suis. Grâce à ce métier, j’ai une maison, j’ai acheté un terrain qui vaut des millions actuellement, j’ai une villa.

Afiwa Aziadjipe, concours, Koiffure Kitoko, 2018 Le problème est que les gens ont tendance à croire que parce que l’école ne marche pas, qu’ils vont se rabattre sur la coiffure et ce serait plus facile. Qu’ils se détrompent !

Ma spécialité, c’est celle du ‘Visagiste’ parce que quand je te vois ; peu importe ton visage, qu’il soit déformé, avec ou sans tâches ou autre chose, je dois être capable de te rendre belle. Et on n’y arrive pas en plaisantant.

La coiffure, c’est la passion. C’est un métier noble. Je n’envie pas ceux qui travaillent dans un bureau.

Petite anecdote…

J’ai été appelée pour donner une formation au Sénégal. De là, j’ai reçu un coup de fil du Togo pour venir travailler pour la société Mèche Amina. J’ai tout laissé tomber pour revenir à Lomé. J’ai été reçue par le Directeur. Après discussion, il propose un salaire qui est impossible pour moi d’accepter. Cette grosse boîte ne pouvait donc pas me payer ?  Ce que je fais dans mon salon me permet de gagner beaucoup plus. Encore une fois, c’est un métier très noble.

À ces jeunes qui veulent se lancer dans la coiffure ou dans l’esthétique. Il faut le prendre au sérieux. Et s’il y a du sérieux, ils vont en profiter comme moi.

Du premier jour où vous aviez appris qu’il y a une émission dédiée aux coiffeurs d’Afrique jusqu’à la grande finale ? Quels sont les moments les plus marquants de cette aventure ?

A titre d’information, c’est un ami garçon qui m’a inscrite sans que je ne sois préalablement au courant. Il m’a appelé et a dit : « Ecoutes ma chérie, tu sais quoi ? Je t’ai inscrite pour Koiffure Kitoko ; parce je sais que tu as du talent et que tu vas nous ramener la victoire ». J’étais vraiment touchée parce que c’est un garçon, mais il a remarqué le talent que j’ai et m’a inscrite sans même mon avis. C’est mon premier coup de cœur.

Durant le concours, il y a eu beaucoup de moments inoubliables. J’ai été repêchée deux fois et j’ai eu trois tabliers blancs, mais ce sont ces deux fois que j’ai été repêchée qui m’ont le plus marquée. Pourquoi ? Parce que j’ai senti que les jurés ont vu quelque chose en moi. Ils n’étaient pas obligés de me repêcher. Ils savaient que j’ai mal fait parce que je n’avais pas compris le sujet imposé.

Au deuxième repêchage, tout le monde était en larmes, les jurés, et même les caméramans. C’était très émouvant.

Afiwa Aziadjipe, concours, Koiffure Kitoko, 2018
Des apprenties de Afiwa Aziadjipe

Quelle relation gardez-vous avec les candidat (e)s des autres pays ?

Nous sommes devenus une famille. Nous sommes toujours en contact. Nous regrettons beaucoup la disparition tragique de notre cher Alain Chapeau qui nous a quittés. Nous partageons notre savoir-faire les unes avec les autres par appel téléphonique et appel Whatsapp.

La candidate, qui a remporté le trophée, Patricia a pris un billet d’avion et est venue dans mon salon pour me le dédier. Parce que selon elle, je méritais la victoire.

Quel message auriez-vous pour les initiateurs de cette émission ainsi que les coaches et vos différents soutiens ?

À cette organisation, je leur dirai d’abord merci. Ils ont valorisé le métier que je fais. Et pour ça, je suis très reconnaissante. C’est un très grand pas dans le milieu artistique d’abord et celui de la coiffure. A mon humble avis, les organisateurs doivent davantage communiquer dans chaque pays pour toucher plus de potentiels candidats. Cela permettra de faire ressortir encore plus de talents.

A tous ceux qui m’ont soutenue dans cette aventure, je leur témoigne ma gratitude.

Je vous remercie.