En Australie, le gouvernement tente de contraindre les géants de la tech à rémunérer les médias pour leurs contenus. Google s’adresse alors à ses utilisateurs dans une lettre ouverte ce lundi 17 août.
Dans cette lettre, le moteur de recherche, principale victime du projet affirme que le texte ferait planer un risque sur ses services et les données personnelles des utilisateurs.
Le projet de loi, « code de conduite contraignant » vise à gouverner les relations entre les médias en grandes difficultés et les géants de la toile.
À part l’obligation de payer en échange des contenus, le code traite de questions comme l’accès aux données des usagers, la transparence des algorithmes et l’ordre d’apparition des contenus dans les flux d’information des plateformes et les résultats de recherches. Il prévoit des pénalités atteignant plusieurs millions d’euros.
C’est après 18 mois de négociation infructueuse que Google décide enfin de riposter par sa « Lettre ouverte aux Australiens » qui apparaît sur la page de son moteur de recherche.
« La façon dont les Australiens font chaque jour des recherches est en danger », peut-on lire dans la lettre ouverte qui avance que le projet de loi « pourrait faire que vos données soient remises aux grands groupes de médias. »
« La loi nous obligerait à donner un avantage injuste à un groupe d’entreprises – les entreprises de médias – face à quiconque a un site internet, une chaîne YouTube ou une petite entreprise », indique Google.
« Les entreprises de médias obtiendraient des informations qui leur permettraient de gonfler artificiellement leur classement (dans les recherches), même quand d’autres constituent un meilleur résultat. »
« Cette loi obligera Google à dire aux médias ‘’comment ils peuvent avoir accès ‘’ aux données sur l’utilisation que vous faites de nos produits », indique le géant américain. « Rien ne permet de savoir si les données remises seront protégées, ni comment elles pourraient être utilisées par les entreprises de médias. »
L’initiative australienne est suivie de près à travers le monde à un moment où les médias souffrent dans une économie numérique où les revenus publicitaires sont de plus en plus captés par Facebook, Google et d’autres grandes firmes de la tech.