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Microsoft et Linux : la fin d’une guéguerre pour le bonheur des utilisateurs de l’open source

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En rejoignant l’Open Innovation Network, Microsoft met à la disposition de l’open source plusieurs dizaines de milliers de brevets. Un tournant dans la stratégie de l’entreprise qui a longtemps affronté cette communauté.

« Ça n’est pas un secret, il y a eu quelques désaccords dans le passé entre Microsoft et la communauté open source à propos des brevets ». Cet euphémisme est signé Erich Andersen, vice-président de Microsoft en charge des affaires juridiques. Dans un communiqué publié sur le site de la marque, il annonce que Microsoft rejoint l’Open Innovation Network (OIN).

Ce fonds de propriété intellectuelle a été créé en 2005 par des sociétés comme IBM, Red Hat, Philips ou encore Sony. Il met à disposition des développeurs du monde de l’open source les brevets des sociétés qui y participent. Cela permet aux initiatives issues de l’open source d’être protégées de toute poursuite portant sur une possible violation de brevet logiciel.

L’open source, un pilier de l’informatique d’entreprise

En libérant ainsi leurs brevets, Microsoft et les 74 autres entreprises qui font partie de l’OIN promettent de laisser tranquilles tous les développements liés à Linux. Bien entendu, la société de Redmond n’est pas prise d’un soudain accès de philanthropie. Depuis la prise de pouvoir de Satya Nadella, Microsoft a fait de ses activités dans le cloud et le monde de l’entreprise un pilier de sa stratégie globale. Il lui est désormais tout bonnement impossible désormais de continuer à batailler contre Linux et l’open source, tant les infrastructures informatiques professionnelles y font appel.

Microsoft pourrait y perdre toutefois gros dans l’immédiat. La libéralisation de 60 000 de ses brevets (ceux concernant Windows ne sont pas concernés) pourrait avoir un impact important sur son chiffre d’affaires. On ne sait en effet pas forcément que la plupart des constructeurs de smartphones Android reversent des royalties à Microsoft. Qui estime que plusieurs de ses brevets logiciels sont utilisés dans le système d’exploitation mobile de Google.

À titre d’exemple, Samsung avait versé à Microsoft en 2013 plus d’un milliard de dollars de redevance dans le cadre de son activité smartphones. Historiquement, les brevets utilisés dans Android rapportaient à Microsoft bien plus que l’ensemble de sa division mobile, que ce soit avant ou après le rachat de Nokia.

La Free Software Foundation –éternel ennemi de Microsoft- s’est félicitée de ce qui est selon elle un pas dans la bonne direction. Mais l’organisation fondée  par Richard Stallman estime que Redmond doit aller encore beaucoup plus loin.  « Ces pas significatifs peuvent offrir un certain répit après ces milliards de dollars que Microsoft a extorqués aux redistributeurs de logiciels libres. » 

La FSF demande donc à Microsoft de publier une déclaration claire, expliquant qu’il a cessé toute action juridique pour violation de brevets dans le cadre de l’utilisation de Linux dans Android. Elle exige également que Microsoft utilise les fonds qu’il a « extorqués au logiciel libre » pour « financer l’abolition effective de tous les brevets logiciels ». Il n’est pas certain que Microsoft aille aussi loin après ce premier pas historique.