Avant de devenir Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda a loyalement servi la dictature militaire dans son pays, la Gambie, sous Yahya Jammeh. Elle a même été ministre de la Justice, d’août 1998 à mars 2000.
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Mais celle qui officie sur le dossier Laurent Gbagbo et Blé Goudé à la CPI vient d’être mise en cause publiquement devant la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC) instituée dans le pays pour élucider les atrocités et meurtres commis sous Jammeh.
Par deux fois, des témoins l’ont citée. L’un d’eux l’accuse de ne pas avoir soutenu son droit à être défendu par un avocat du temps où elle était procureure adjointe, lors d’un procès qui remonte à 1995. Un autre lui reproche d’avoir, à la même époque, ignoré les tortures qu’il avait subies.
Des accusations que Fatou Bensouda a « catégoriquement niées » dans une réponse qu’elle avait fait parvenir à Jeune Afrique.
Mais serait-elle prête à témoigner ?, se demande le magazine dans sa parution du jour.
En effet, la procureure assure qu’elle n’aurait « aucun problème à se présenter devant la Commission », mais un de ses collaborateurs précise au magazine qu’il faudrait au préalable « vérifier qu’il n’existe aucun obstacle institutionnel (avec sa fonction de procureure de la CPI, ndlr) à sa participation ».
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Toutefois, une source proche du dossier estime qu’Essa Faal, le procureur de la TRRC, et le ministre gambien de la Justice « ont clairement donné le sentiment qu’ils n’avanceraient pas sur ce terrain. Dans l’état actuel des choses, il n’y a pas de risque qu’elle soit convoquée », indique le journal.